L'information élevage par l'Alliance Pastorale

Gros nombril et hygiène à la mise bas

La mise-bas et les premières semaines de vie sont parfois synonymes d’infection de l’ombilic (gros nombril) chez les nouveau-nés, comme le montre quelques-unes de nos autopsies du mois passé et nos observations lors des visites d’élevage.

Ces infections peuvent être dues à différents facteurs, souvent associés :

- des conditions d’hygiène de la litière qui se dégradent sous l’effet des vagues successives de mise-bas dans le bâtiment, d’une humidité importante et de conditions climatiques clémentes,

- un séchage et une désinfection imparfaits du cordon ombilical dès la naissance.


Les conséquences cliniques de ces infections vont de l’arthrite difficile à soigner sans une antibiothérapie au long court et à l’administration d’anti-inflammatoire, avec des risques de récidives non négligeables, à la septicémie malheureusement souvent fatale. 

La prévention est donc importante et passe en particulier par les points suivants à respecter :


Hygiène des zones de mise bas : 

- Un paillage journalier et abondant est indispensable pour servir de barrière confortable et isolante,

- Avant chaque nouveau paillage, l’hygiène en prévention du développement des germes pathogènes passe par l’épandage d’un produit absorbant, asséchant la litière, et permettant d’installer une flore microbienne favorable rempart contre le développement des bactéries pathogènes (exemple : VETALHY NURSERY),

- Attention, ne pas utiliser de produit à base de chaux qui entraîne une augmentation du pH favorable à la multiplication des germes pathogènes.


Séchage et désinfection du cordon ombilical :

- Pulvériser le cordon de façon large et mouillante avec une solution iodée (exemple : POVIDUM IODÉE) ou un produit spécifique cicatrisant (exemple : PHYT-AP OMBILIC),

- Attention, ne pas utiliser de bombe aérosol dont la pression de pulvérisation fait remonter les germes dans le cordon ombilical, de gobelet de trempage dans lequel se multiplient les germes ou de teinture d’iode ou d’alcool iodée qui entraînent une nécrose trop importante des tissus, favorable au développement microbien.

Il convient de ne pas oublier également l’hygiène de la pose des boucles d’identification et de la coupe de queue éventuelle.


Grande douve : attention au printemps

Comme vous pouvez le lire dans l’article consacré à la grande douve et au paramphistome en pages 4 à 8 de ce Bulletin, les conditions météorologiques de l’automne 2019 ont pu être favorables au développement de l’hôte intermédiaire de ces parasites, la limnée tronquée. Le risque de voir apparaître sur les ruminants, et particulièrement les ovins, des signes d’infestation par la grande douve 3 à 4 mois après, soit en ce printemps 2020, sont donc non négligeables. Les premiers examens coproscopiques positifs pour ce parasite sont d’ailleurs signalés par notre laboratoire.

Attention donc à bien surveiller les pertes d’appétit, les amaigrissements, les muqueuses décolorées et jaunies par l’anémie et l’ictère, ainsi que le célèbre signe de la bouteille sous la mâchoire inférieure, plus scientifiquement appelé œdème sous-glossien. Ils sont les conséquences des lésions hépatiques causées par les grandes douves immatures et adultes, et doivent entraîner une réaction rapide de l’éleveur permettant de débarrasser les animaux de ce parasite. Cependant, comme décrit par notre collègue dans son article, ces signes cliniques sont tardifs par rapport à l’infestation et aux premiers dégâts dans le foie. Là encore et comme toujours, il vaut donc mieux prévenir que guérir. Dans les élevages sujets à ce parasitisme les années pluvieuses, un traitement précoce en prévention des signes cliniques est donc à envisager.


Laurent Saboureau
Dr Vétérinaire



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