L'information élevage par l'Alliance Pastorale

Intoxication par le buis Buxus sempervirens

Situation sanitaire avril/mai 2021

Comparativement à la période de mars à avril 2020, les analyses coproscopiques des départements contributeurs du 11 mars au 9 avril 2021 proviennent de 5 départements seulement, ce qui rend la comparaison des résultats et leur extrapolation plus aléatoire pour d’autres régions. 

Les strongles digestifs, pulmonaires ainsi que les strongles de bergerie se taillent la part du lion dans deux départements. Par contre, la petite douve est très présente sur les 3 départements les plus centraux.


Cf Bulletin de l'Alliance N°921 - Mai 2021

Entérotoxémie sur les agneaux à l’herbe 

Cette mortalité subite, avec un cadavre dont l’abdomen gonfle très rapidement post mortem, peut en fait cacher une pathologie liée au ténia ! Ce parasite forme de longs rubans de proglottides, qui vont gêner le péristaltisme du tube digestif et limiter l’avancement du contenu alimentaire intestinal : l’intestin devient ainsi plus propice au développement bactérien, notamment à celui des clostridies responsables des entérotoxémies.

Il est donc important de surveiller le ténia par coproscopie et d’investiguer par une autopsie en cas de mortalité d’entérotoxémie.


Petite Douve

Ce parasite du foie est connu pour son impact sur la lactation des brebis dès la mise-bas, et peut également pénaliser la fin de croissance des agneaux d’herbe (animaux corrects en gabarit mais ne se finissant pas).

ATTENTION :  Un traitement contre la petite douve doit impérativement se faire en dehors des deux premiers mois de gestation : en effet, la molécule active au dosage préconisé contre ce parasite est déconseillée en début de développement embryonnaire, occasionnant des risques de déformations !!



En cette saison, il convient donc : 

  • de surveiller les cheptels de ruminants à l’herbe par rapport aux strongles gastro-intestinaux qui démarrent fort ce printemps,
  • de gérer les strongles de bergerie dès 15 jours à 3 semaines d’âge sur les agneaux en bâtiment,
  • ainsi que les brebis avant la mise en éponge en cas de petite douve, 

Et comme toujours d’intervenir au bon moment, à la bonne dose et avec le produit adapté !



Intoxication par le buis Buxus sempervirens


De la famille des Buxacées et présent à l’état sauvage en Europe du Sud, en Afrique du Nord et en Asie mineure, le buis est utilisé dans nos jardins et cimetières comme arbuste de haie notamment de haie basse. Préférant les sols calcaires, le buis croît très lentement en portant des feuilles opposées, ovales, coriaces et persistantes. Le bois est très dur, les fleurs très petites en glomérule à l’aisselle des feuilles. Le fruit est une capsule allongée de trois loges contenant chacune 2 graines, et s’ouvrant par trois valves.

Toutes les parties de l’arbuste sont toxiques : elles contiennent des alcaloïdes stéroidiques comme la buxine, la parabuxine, la buxinidine, la buxamine et la cyclobuxine par exemple. L’intoxication se fait par consommation des jeunes pousses au printemps et des rameaux après la taille de haie. La toxicité persiste après dessication. Toutefois, la saveur amère de la plante limite le risque de consommation par les animaux aux périodes de sécheresse ou de manque de fourrage.


Des cas ont été relevés chez les ruminants, le cheval, le porc et le chien. 

La dose léthale pour un cheval est de 750 g de feuilles vertes, et pour un bovin de 300 g à 1 kg !


Quels sont les symptômes ?

- Digestifs :

  • Vomissement, diarrhée plus ou moins hémorragique.
  • Douleurs abdominales, coliques.

- Nerveux (en cas d’intoxication grave) :

  • Difficulté de déglutition.
  • Prostration.
  • Tachypnée, dyspnée, œdème pulmonaire.
  • Vertiges, convulsions, parésie.
  • Coma, mort par paralysie du système respiratoire.


Typique à l’autopsie :

- Gastroentérite, congestion et œdème pulmonaire.


Diagnostic : 

essentiellement par l’anamnèse, la présence de la plante dans la pâture et par l’autopsie.


Traitement dans les cas sévères : 

charbon actif, atropine, réhydratation, tonicardiaques et respiratoires.


Prévention 

- Supprimer l’accès aux haies par clôture permanente ou temporaire (électrique).

- Ne pas donner des déchets de taille de haies aux herbivores.


Maya Diehl

Dr Vétérinaire

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