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L’Agriculture Bio d’Ile de France à la loupe !

Tandis que dans toute la France, on célèbre la 20ème édition du Printemps Bio*, le Groupement des Agriculteurs Biologiques d’Ile de France (GAB IdF) publie l’état des lieux de la production biologique francilienne. En février, le GAB IdF annonçait un bond de 30,5% [31,6% aujourd’hui] des surfaces franciliennes engagées en agriculture biologique (AB), qui atteignaient ainsi 3,5% de la Surface Agricole Utile régionale. La publication cette semaine de l’Observatoire de l’Agriculture Bio en Ile de France précise et détaille ces chiffres clés.

L’Ile de France totalise près de 20 000 hectares (ha) en AB pour 363 fermes biologiques. Premier département agricole d’Ile de France, la Seine et Marne se place logiquement en tête, en nombre de fermes et en surfaces engagées en AB sur son territoire. Avec 145 exploitations, le 77 concentre 40% des fermes bio de la région ; la moitié des surfaces engagées sont en conversion.

 

La dynamique de croissance des surfaces en AB la plus forte, revient à l’Essonne, avec +39,5% contre +33,1% pour le 77, majoritairement en grandes cultures et en légumes**. L’Essonne dont 71% des surfaces cultivées en AB sont en grandes cultures (3810ha), est également le département champion de la production de légumes secs avec 97ha ; ces derniers entrent de plus en plus dans les menus en substitution de la viande. L’Essonne dépasse d’une courte tête les Yvelines en nombre d’exploitation bio (91 contre 83). Sur les 5000 hectares environ engagés en AB dans les Yvelines, 42% sont en conversion. 

A noter qu’1/4 des fermes en petite couronne sont en AB (43% dans le Val de Marne) et, bien que fortement urbanisé, le cœur de la région compte aussi plus de fermes bio que le Val d’Oise.

 

Les fermes bio franciliennes se diversifient

 

Les ¾ des fermes engagées en AB en Ile de France produisent principalement des grandes cultures et/ou des légumes. Le nombre de fermes en grandes cultures bio a même augmenté de plus de 50% (132 en 2018). De leur côté, les fermes maraîchères qui représentent un peu plus de 40% de la production de légumes bio francilienne, ont augmenté en nombre de 10,5% (114 en 2018). Pour autant, la part d’exploitations bio n’ayant qu’un seul atelier de production diminue (44% en 2018, contre 64% en 2017), preuve que les fermes bio franciliennes se diversifient.

 

21,2% des exploitations franciliennes pratiquent l’arboriculture en culture principale ou secondaire, en complément le plus souvent d’une activité maraîchère. Les surfaces arboricoles sont ainsi passées de 191 ha en 2017 à 255 ha en 2018. L’arboriculture et la production de petits fruits restent cependant encore très minoritaires puisqu’elles ne représentent qu’1,3% des surfaces en AB.

Autre filière émergente, l’élevage. Sur les 75 ateliers répartis sur le territoire francilien, près de la moitié sont des élevages avicoles, qui se développent souvent en complément d’une autre activité de production. L’Ile de France est passée en un an de 11 300 à 22 300 poules pondeuses.

 

Avec 6 ateliers de vaches laitières, la production de lait bio locale est encore très loin de satisfaire la demande francilienne. « Il y a peu de collecte en bio en Ile de France, parce que très peu d’éleveurs et inversement », commente Hugo Guggenbuhl, chargé de mission filières au GAB Ile de France. « Une solution est de transformer à la ferme (fromages, yaourt, etc.) c’est un changement de métier qui nécessite des investissements ». Pour l’instant, deux exemples franciliens peuvent susciter des conversions : "La ferme de Sigy" transforme le lait bio de la Bergerie Nationale de Rambouillet (78), en yaourts commercialisés en restauration collective et dans les magasins spécialisés. Et dans le Val d’Oise, le lait bio de l’élevage de Nathalie Delahaye a bénéficié d’un détour de collecte de l’Oise du collecteur historique Biolait. « Aujourd’hui plus de la moitié de ma production laitière est contractualisée en tripartite avec Biolait et la société I-Grec pour la fabrication de yaourts pour l'île de France », ajoute l’éleveuse. Et si le Val d’Oise devenait lui aussi moteur de la dynamique des conversions 2019 !


*Durant la 1ère quinzaine du mois de juin, le Printemps Bio ce sont des événements tous publics dans toute la France.
Pour le programme francilien, suivez ce lien : https://www.bioiledefrance.fr/particuliers-loisirs/evenementiel/printemps-bio/
 
** Le terme « légumes » englobe ici le maraîchage diversifié, les légumes de plein champ, les légumes secs, la cressiculture, les champignons.
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