Le Département de la Drôme interpelle l'Etat sur l'augmentation des attaques de loups
Face à la forte augmentation du nombre d'attaques de loups sur les troupeaux (plus de 1000 bêtes attaquées en 2022 dans la Drôme), à l'initiative de la Présidente Marie-Pierre MOUTON, le Conseil départemental de la Drôme a unanimement approuvé un vœu pour la mise en place en urgence d'un plan de sauvegarde de l'élevage et du pastoralisme lors de la séance publique du lundi 26 juillet.
Les éleveurs sont confrontés depuis plusieurs années au développement des attaques menées par les loups contre leurs troupeaux : ces attaques, qui ont connu une explosion en 2022 sur certains départements comme la Drôme ou les Hautes-Alpes, mettent en péril l’activité elle-même ; car, au-delà des pertes directes liées à la prédation, qui ont été supérieures à 1000 bêtes en 2022, la multiplication de ces attaques crée des situations de stress permanent, bouleverse les pratiques et impose des contraintes considérables aux éleveurs. Ces éléments sont de nature à dissuader progressivement l’ensemble des éleveurs de poursuivre cette activité si des mesures fortes ne sont pas prises, au-delà des moyens existants que sont les chiens de protection et le clôturage des troupeaux.
Cette situation dramatique est directement liée à la forte augmentation de la population lupine au cours des dernières années et à sa présence observée sur un périmètre de plus en plus étendu : en l’absence de décompte précis, les estimations concernant la présence lupine varient en effet entre 1000 et 2000 individus, ce qui signifie que le « seuil de viabilité » des 500 loups qui était fixé comme objectif lors du Plan Loup de 2018 est très largement, et depuis plusieurs années, dépassé.
Le gouvernement, qui est en train d’élaborer un nouveau plan d’actions pour prolonger le « Plan national d’actions 2018/2023 sur le loup et les activités d’élevage », ne peut rester insensible au désarroi des filières d’élevage et à leurs attentes relatives à un traitement plus concret du risque lupin. L’annonce des principales orientations du futur Plan est prévue très prochainement.
Le Département de la Drôme est quant à lui particulièrement attaché à la préservation des activités agricoles et pastorales qui contribuent de manière déterminante à l’activité et la vie locales, à l’aménagement et à l’entretien des espaces, y compris contre le risque incendie.
Il a ainsi été associé à titre expérimental à une opération d’entretien, grâce à 5 ateliers chantiers d’insertion, des clôtures électrifiées de protection contre les attaques de loups qui a concerné 15 exploitations et près de 35 km de clôtures durant l’été 2022.
Il soutient plus globalement la filière pastorale et ovine via un plan départemental ovin annuel qui est fort apprécié des professionnels concernés.
C’est dans ce contexte que les élus départementaux de la Drôme expriment le vœu suivant :
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que l’Etat prenne des mesures fortes et concrètes pour réduire de manière efficace les dégâts provoqués par la prédation lupine, en simplifiant notamment les procédures de déclenchement de tirs de défense,
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que ces mesures soient discutées sans tarder avec l’ensemble des acteurs concernés pour être intégrées au futur Plan Loup et ainsi applicables dès le 1er janvier 2024,
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que la perspective d’une révision de la Convention de Berne soit clairement proposée par l’Etat français à ses partenaires européens afin de lever les freins juridiques qui pourraient subsister à la mise en œuvre de cette démarche de sauvegarde de l’élevage et du pastoralisme qui sont des activités à la fois constitutives de notre patrimoine et indispensables à nos territoires et à nos populations.
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qu’un chiffrage incontesté et reconnu de tous permette d’estimer la population lupine en France,
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que soit mis en place un véritable statut des chiens de protection pour garantir l'exercice de leurs missions tout en protégeant juridiquement les éleveurs,
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que soient renforcées les brigades de l’OFB et facilité l’accès à la formation des lieutenants de louveterie.
