Le parasitisme reste fort en ce début d’année !
Situation sanitaire mars/avril 2018
On remarque sur le terrain comme par les coproscopies effectuées au laboratoire du Pôle Santé Animale de l’Alliance Pastorale, que le parasitisme reste fort en ce début d’année !
(cf Bulletin de l'Alliance Pastorale N°887 - Avril 2018)
Strongles de bergerie
Par comparaison avec les données de l’an dernier à la même période, ce parasite gagne du terrain puisqu’il est présent sur l’ensemble des zones du Programme Sanitaire d’Elevage (PSE) pour lesquelles des échantillons nous sont parvenus.
RAPPEL : la strongyloidose est causée par un ver parasite non obligatoire des petits ruminants, présent dans la litière, capable de traverser la peau des agneaux dès leur naissance, migrant par la voie lymphatique jusqu’aux poumons et finissant son cycle en tant qu’adulte dans l’intestin des ovins et caprins après avoir été dégluti.
La strongyloidose a pour conséquence :
- Démangeaison, léchage et grattage avec les membres lors du passage transcutané.
- Toux, inflammation lors du passage pulmonaire, prédisposant aux pneumonies bactériennes.
- Perte d’état et de croissance, diarrhée, pica, voire mortalité.
- Les taches blanches sur les flancs, apparaissant dès 15 jours à 3 semaines d’âge, sont typiques des strongles de bergerie !!
ATTENTION :
La contamination peut également se faire par la lactation, certaines larves pouvant migrer dans la mamelle chez les futures agnelles de renouvellement, et être relarguées dans le lait par les mères dès la mise-bas.
MOYENS DE LUTTE :
- Curage à chaque lot ou après un épisode de strongyloidose.
- Traitement des agneaux atteints dès 3 semaines d’âge (benzimidazoles, avermectines, lévamisole).
- Gestion de la coccidiose.
- Traitement vermifuge des mères à la rentrée en bergerie pour limiter la contamination des litières.
Petite Douve :
Ce parasite reste présent sur l’ensemble des zones PSE.
La petite douve est connue pour son impact sur la lactation des brebis dès la mise-bas, et peut également pénaliser la fin de croissance des agneaux d’herbe (animaux corrects en gabarit mais ne se finissant pas).
ATTENTION :
Un traitement contre la petite douve doit impérativement se faire en dehors des deux premiers mois de gestation : en effet, la molécule active au dosage préconisé contre ce parasite est incompatible avec le début de développement embryonnaire, occasionnant des déformations !
Strongles gastro-intestinaux :
Actuellement de nombreux échantillons sont fortement positifs en strongles gastro-intestinaux. Certaines autopsies faites au laboratoire montrent déjà l’impact du parasitisme avec des cas de mortalité dus aux strongles de la caillette !
Face à un risque parasitaire actuel fort en strongles gastro-intestinaux et petite douve, démontré par les résultats coproscopiques de notre laboratoire, il est conseillé d’effectuer un suivi par coproscopie des lots dès à présent : optimisation de la préparation des mises en lutte désaisonnées (éponges), surveillance de la croissance des agneaux d’herbe.
RAPPEL : pour une bonne efficacité des traitements, il vous faut :
- bien choisir la molécule active : il n’existe pas de produit miracle traitant tous les parasites ! De même, les résistances sont nombreuses, en particulier concernant les strongles gastro-intestinaux. N’hésitez pas à contacter votre vétérinaire spécialisé, qui vous conseillera le produit adéquat.
- Ne pas sous-évaluer le poids des animaux à traiter : ce problème concerne en premier lieu les lots hétérogènes ainsi que les brebis en fin de gestation. Or un traitement sous-dosé n’élimine pas le parasitisme, et augmente le risque d’apparition des résistances !
ALLOTER LES ANIMAUX ET TRAITER AVEC LE BON PRODUIT A LA BONNE DOSE !
Maya Diehl - Dr Vétérinaire
