L'information élevage par l'Alliance Pastorale

Les conditions météorologiques n’arrangent pas la situation en élevage ovin

Situation Sanitaire Avril/Mai 2018


Les analyses coproscopiques effectuées par le laboratoire du Pôle Santé Animale de l’Alliance sur des élevages adhérents au PSE nous indiquent toujours la même situation vis à vis du parasitisme :


(cf Bulletin de l'Alliance Pastorale N°888 - Mai 2018)

Une prédominance de strongles gastro intestinaux sur des brebis en bergerie même si celles-ci avaient été traitées à la rentrée, qui peut s’expliquer par le réveil des larves L3 enkystées des strongles gastro-intestinaux. Ce réveil est provoqué par la sécrétion d’hormones en début de lactation. Cette larve L3 devient adulte et trouve un terrain favorable pour se reproduire.

Le Monepantel est la seule molécule qui permet de traiter et de contrôler les larves L3 enkystées des strongles gastro-intestinaux,


De la petite douve due à l’infestation tardive de fin d’automne sur quelques élevages qui n’ont pas effectué de traitement en fin de gestation. En effet, la petite douve trouve un milieu adéquat en fin de gestation pour se reproduire,


Du paramphistome qui gagne du terrain chaque année et se propage d’une zone à une autre. Le paramphistome est un parasite quelquefois méconnu par les éleveurs de la filière ovine. C’est un trématode cousin de la grande douve. La différence entre les deux parasites est que le paramphistome est le parasite de la panse, tandis que la grande douve est le parasite du foie. La forme larvaire immature du paramphistome se nourrit de sang (hématophage), et vient se fixer sur la muqueuse de la caillette. Elle est responsable de la forme aiguë de la maladie avec des signes cliniques comme des diarrhées sévères, de l’anémie etc. La forme chronique, elle, est induite par une accumulation du parasite adulte qui vient s’accrocher sur la paroi de la panse avec ses ventouses. On remarque l’apparition de signes de maigreur sur l’animal, une météorisation et des diarrhées tardives.


Les mauvaises conditions climatiques ont retardé la sortie des ovins à l’herbe en raison d’herbe jeune. Cette situation peut engendrer une carence en magnésium, qui peut provoquer des tétanies d’herbage. Cette maladie est caractérisée par des symptômes neurologiques. Une complémentation est recommandée sous forme de seau (ALIMAL HERBE) ou de pierre à lécher (NITRIFIX HERB ).


Lors de la mise à l’herbe, il faut faire attention aux infestations de ténias sur les agneaux d’herbes. Un traitement est conseillé 5 à 6 semaines après la sortie à l’herbe avec un rappel de traitement 5 semaines après. Une vigilance est recommandée pour le contrôle des infestations par des tiques. Ces parasites sont des vecteurs de maladies transmissibles, comme par exemple la maladie de Lyme (zoonose) qui touche l’homme, la fièvre Q et la piroplasmose (babésiose).


Les remontées et les constatations sur le terrain permettent de confirmer les résultats des autopsies réalisées par notre laboratoire. Ces résultats sont plus souvent d’ordre infectieux que d’ordre parasitaire. Cette situation sanitaire est due à un défaut de maîtrise de la biosécurité de l’élevage et de la préparation des derniers agnelages :

- Un mauvais état d’hygiène de la litière

- Une surcharge d’animaux en bergerie

- Une alimentation insuffisante sur le plan aussi bien quantitatif que qualitatif.

- Une complémentation des minéraux vitaminés insuffisante.


Les conditions météorologiques n’ont pas arrangé et facilité la gestion des élevages ovins. Une sécheresse en automne et une rentrée tardive en bergerie ont engendré des infestations parasitaires tardives en fin d’automne. Une pluviométrie intense a repoussé la mise à l’herbe et favorisé l’installation des maladies bactériennes.


Said TAHENNI
Dr Vétérinaire


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