Les parasites au fil des saisons
Situation sanitaire juin/juillet 2021
La situation sanitaire, telle qu’elle apparait au travers des résultats des autopsies et des analyses coproscopiques de notre laboratoire, montre une prédominance du parasitisme, particulièrement occasionné par les strongles gastro-intestinaux et le ténia.
Le Centre Interrégional d’Information et de Recherche en Production Ovine (CIIRPO) traite justement de ce parasitisme dans sa Lettre Technique aux éleveurs ovins n°46 de juin 2021, à laquelle a participé le Pôle Santé Animale.
Extraits et commentaires…
Cf Bulletin de l'Alliance Pastorale N°923 - Juillet-Août 2021
Si les strongles gastro-intestinaux peuvent imposer un traitement dès la fin du printemps, haemonchus, le plus redoutable d’entre eux, aime la chaleur et l’humidité et est surtout présent en été.
La note du Pôle Santé Animale : les œufs d’haemonchus ne sont pas distingués de ceux de la plupart des autres strongles digestifs à la copropsocopie, mais nos autopsies de juin montrent déjà la présence de ce parasite, probablement en raison de la période orageuse traversée, très favorable à ce parasite. Un traitement préventif s’impose contre ce parasite qui ne laisse pas le temps de réagir.
Le ténia induit des baisses de performances et de la mortalité exclusivement sur les animaux sensibles, c’est-à-dire les agneaux qui pâturent depuis moins de 4 mois. Au-delà, ils développent une immunité et une résilience contre ce parasite.
La note du Pôle Santé Animale : Attention, il arrive que nous ayons des résultats insuffisants après un traitement contre le ténia avec le praziquantel. Nous supposons que cela est lié à un niveau d’infestation très élevé des agneaux. Le produit passant à travers le tégument du ver pour le détruire, la quantité de produit administrée à l’agneau et liée à son poids serait alors insuffisante pour détruire tous les ténias présents. La surface de tégument des vers serait trop importante et une partie seulement est éliminée. Et peu de temps après, les signes cliniques reprennent.
Nous conseillons alors :
• De traiter selon le poids de l’agneau le plus lourd (en le pesant) avec une majoration de 15 à 20 % de poids vif,
• Dans les lots à risque fort, de traiter dès 3 semaines après la mise à l’herbe (ou le début de la consommation en herbe pour les agneaux nés à l’herbe),
• De laisser les agneaux 12 heures en bergerie après le traitement afin de ne pas recontaminer les prairies,
• De vacciner les agneaux contre l’entérotoxémie, le ténia entraînant des perturbations de la digestion.
La petite douve se rencontre aujourd’hui sur l’ensemble du territoire et surtout en automne. Logée dans les canaux biliaires, elle nuit au bon fonctionnement de la digestion. Il est donc particulièrement important que les brebis en soient débarrassées un mois et demi avant la mise-bas, juste avant leur période de forts besoins. Par ailleurs, les médicaments n’éliminent que les parasites de plus de 8 semaines. Il est donc normal de retrouver des œufs dans les analyses de crottes après un traitement.
La grande douve, présente en fin d’été et en automne est révélatrice de zones humides. Le constat est le même pour le paramphistome qui est surtout pathogène lorsque les parasites sont présents en quantité importante dans la panse. La coccidiose reste rare au pâturage. Seules les périodes sèches avec des agneaux couchés tous au même endroit (autour des nourrisseurs par exemple) restent des conditions favorables.
Traitement antiparasitaire :
La règle des 4 B
1- Bon moment : selon les résultats des analyses de crottes, l’état et le stade physiologique des animaux.
2- Bon produit : adapté au(x) parasite(s) présent(s).
3- Bonne quantité : adaptée au poids de l’animal le plus lourd (pesée) et à la bonne posologie.
4- Bonne administration : matériel en bon état ; vérifier pendant le traitement qu’il n’est pas déréglé.
Laurent Saboureau
Dr Vétérinaire
