L'information élevage par l'Alliance Pastorale

Les seconds effets de la sécheresse estivale

Situation sanitaire septembre/octobre 2018

cf Bulletin de l'Alliance N°892 - Octobre 2018

Agneaux, agnelles : troubles respiratoires

Les autopsies réalisées cet été par notre laboratoire révèlent la présence de pathologies pulmonaires en particulier chez les jeunes animaux. Il faut rappeler que les fortes chaleurs, en paralysant l’appareil ciliaire de l’arbre respiratoire, ont exposé les animaux au développement d’infections respiratoires. De même pour les forts écarts de température d’un jour à l’autre et maintenant entre le jour et la nuit. Enfin, la poussière liée à la sécheresse est irritante pour les voies respiratoires. Tout cela se traduit par des toux, des saisies à l’abattoir ou des mortalités.

Les animaux qui toussent peuvent être soulagés par l’utilisation de spécialités incorporant des plantes ou des huiles essentielles (PHYT-AP PULMO poudre ou liquide, PULMATOP, MENTHOLIX, MIP). En l’absence de délai d’attente pour ces produits, il est possible de distribuer à des animaux qui vont être abattus prochainement. Cela permet aussi de limiter les prolapsus rectaux favorisés par la toux.

Autre cause de troubles respiratoires, l’oestrose

Il s’agit d’une myiase causée par le développement dans les cavités nasales et dans les sinus frontaux de larves d’une mouche, Oestrus ovis.
En été, la mouche adulte pond des larves L1 à l’entrée des cavités nasales des ovins. Ces L1 vont migrer vers les cavités nasales puis les sinus en provoquant une forte irritation. Elles vont subir deux mues pour donner des L2 puis des L3 qui sont ensuite expulsées dans le milieu extérieur où elles se transforment en pupe (noire) qui va s’enfoncer dans le sol pendant 5 à 7 semaines. A l’issue de cette phase, apparaîtront de nouveaux adultes. On a donc dans ce cas un cycle court de deux mois. Mais pendant l’hiver, les larves des trois stades peuvent persister dans les sinus et les cavités nasales et ne reprendre leur développement qu’en fin de saison ou au début du printemps. En début d’infestation, les brebis s’ébrouent puis éternuent quand les larves commencent à migrer. On observe ensuite des signes de rhinite avec un jetage d’abord clair puis plus épais et sanguinolant. En cas de surinfection des lésions, le jetage devient purulent. Peuvent survenir des complications de pneumonies ou d’affections nerveuses. On peut retrouver les L3 au sol ou dans les mangeoires.
Le traitement peut être effectué à l’aide de plusieurs molécules : des endectocides (doramectine injectable, ivermectine orale ou injectable, moxidectine injectable) ou du closantel (oral ou injectable). La prévention se fera essentiellement avec du closantel.


Prévenir les conséquences de la sécheresse

La sécheresse a provoqué une dégradation de la qualité de l’herbe puis un défaut de quantité disponible. Les animaux ont donc eu un apport en vitamines AD3E moindre qu’avec une herbe disponible de bonne qualité. Pour les animaux qui vont être mis en lutte (brebis ET béliers) à l’automne comme pour les brebis qui vont agneler, il faudra prévoir au moins une cure de vitamines AD3E avant la mise en lutte et avant l’agnelage. Différentes formules peuvent être utilisées : NUTRI-AP AD3E liquide ou NUTRI-AP AD3E oligo granulés, TOP PHYT vitamines, NUTRI-AP MORU-PURE, NUTRI-AP FORCE 7 ou TOP SANTE, PACK+ vitamines oligo.
D’autre part, les résultats des examens coproscopiques montrent la présence d’un parasitisme varié. Les petites douves sont déjà pondeuses. Il est donc fortement recommandé de prévoir un traitement antiparasitaire avant la mise en lutte ou l’agnelage en fonction des résultats des coproscopies de VOTRE exploitation et de l’état des animaux


Christelle Dubois Frapsauce
Dr Vétérinaire

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