Les strongles digestifs et strongles de bergerie sont bien présents
Situation sanitaire Mars/Avril 2025
Les analyses coproscopiques des départements contributeurs du 11 février au 10 mars 2025 proviennent de 5 départements seulement : pourtant, le parasitisme est déjà fort dans certaines exploitations, ce qui nécessite une vigilance dès à présent.
Les strongles digestifs ainsi que les strongles de bergerie sont bien présents, tout comme la petite douve. Compte tenu des précipitations marquées depuis 18 mois, on observe le retour de la grande douve et du paramphistome : ces parasites étant peu pondeurs, les cheptels des exploitations connues pour y être sensibles doivent continuer à être suivis avec attention cette année.
(Cf Bulletin de l'Alliance N°964 - Avril 2025)
Paramphistomose
Le parasite est lié aux limnées, des escargots que l’on retrouve dans les biotopes humides.
Une forme aiguë est liée à une infestation massive d’immatures qui vont se nicher dans la muqueuse intestinale et provoquent une diarrhée. Les symptômes typiques de la forme chronique liée à la présence massive du parasite adulte sont la régurgitation et la présence de boules d’herbe ou de foin dans les auges et litières respectivement dans les prés. Une symptomatique plus générale recouvre un amaigrissement progressif ainsi qu’une diarrhée intermittente.
Le parasite vit plusieurs années : il peut donc rester discret et ne se révéler qu’en cas d’infestation massive certaines années.
ATTENTION :
Le traitement se fait avec l’oxyclosanide, molécule active contre le stade adulte du paramphistome à un dosage proche de la concentration toxique pour son hôte : il est donc à réserver à des périodes physiologiques peu à risque, hors début et fin de gestation notamment.
Petite Douve
Ce parasite du foie est connu pour son impact sur la lactation des brebis dès la mise-bas, et peut également pénaliser la fin de croissance des agneaux d’herbe (animaux corrects en gabarit mais ne se finissant pas).
ATTENTION :
Un traitement contre la petite douve doit impérativement se faire en dehors des deux premiers mois de gestation : en effet, la molécule active au dosage préconisé contre ce parasite est incompatible avec le début de développement embryonnaire, occasionnant des déformations !!
En cette saison, il convient donc :
• de surveiller les cheptels de ruminants pour l’ensemble des parasitoses digestives,
• de gérer coccidiose et strongles de bergerie dès 15 jours à 3 semaines d’âge sur les agneaux en bâtiment,
• ainsi que les brebis avant mise-bas en cas de petite douve,
Et comme toujours d’intervenir au bon moment, à la bonne dose et avec le produit adapté
ATTENTION :
Les résistances aux avermectines et milbémycines sont apparus depuis quelques années, avec un manque d’efficacité des molécules de cette famille active contre les strongles gastro-intestinaux. Il est indispensable de prévoir dans l’année une rotation des familles de molécules actives pour limiter ce risque, avec l’utilisation comme alternative des molécules comme le lévamisole et le monépantel. Effectuer une coproscopie avant traitement puis une seconde 15 jours après, si possible sur les mêmes animaux, permet de suivre l’apparition d’une résistance sur l’exploitation.
L’arrivée du printemps annonce le retour des parasites externes (tiques et myiases), mais aussi le retour des culicoïdes, vecteurs de la FCO et de la MHE !
Vaccination et surveillance des cheptels pour une symptomatique éventuelle sont d’actualité !
Par Maya Diehl
Dr Vétérinaire
