Les strongles sont bien présents en ce début de saison froide
Comparativement à la période d’octobre à décembre 2020, les analyses coproscopiques des départements contributeurs du 11 octobre au 11 novembre 2021 proviennent de 6 départements seulement, ce qui rend la comparaison des résultats et leur extrapolation plus aléatoires pour d’autres régions.
Les strongles digestifs, pulmonaires ainsi que les strongles de bergerie sont très bien représentés, ces derniers semblant prendre une part plus importante cette année tout comme la grande douve qui apparaît plus présente sur les analyses.
Strongyloidose = strongles de bergerie
Ce parasite est capable d’infester les agneaux dès la naissance, tant par la voie lactée que la voie transcutanée. Cette dernière permet aux larves ayant passé la barrière cutanée d’atteindre le cœur via la circulation lymphatique, de traverser les poumons pour remonter la trachée, se faire avaler et terminer leur périple en adulte pondeur dans l’intestin des ovins.
Les symptômes typiques sont la présence de taches blanches sur la laine des flancs, dues au léchage provoqué par la démangeaison que déclenche le passage de larves à travers la peau, ainsi que des agneaux qui se grattent « comme s’ils avaient des puces ». Une symptomatique plus générale recouvre un manque d’état (agneaux « plats »), un manque de croissance, une mauvaise laine et une apathie des agneaux, accompagnée parfois de toux et / ou de diarrhée. Ces symptômes peuvent apparaître dès la première semaine de vie !
La présence de strongyloidose va accroître le risque de coccidiose et de pneumonie des agneaux !
Le traitement se fait dès 2 semaines d’âge avec benzimidazoles, lévamisole ou avermectines respectivement milbémycine.
Petite Douve
Ce parasite du foie est connu pour son impact sur la lactation des brebis dès la mise-bas, et peut également pénaliser la fin de croissance des agneaux d’herbe (animaux corrects en gabarit mais ne se finissant pas).
ATTENTION :
Un traitement contre la petite douve doit impérativement se faire en dehors des deux premiers mois de gestation : en effet, la molécule active au dosage préconisé contre ce parasite est incompatible avec le début de développement embryonnaire, occasionnant un risque de déformations !!
En cette saison, il convient donc :
- de surveiller les cheptels de ruminants pour l’ensemble des parasitoses digestives,
- de gérer les strongles de bergerie dès 15 jours à 3 semaines d’âge sur les agneaux en bâtiment,
- ainsi que les brebis avant mise-bas en cas de petite douve,
Et comme toujours d’intervenir au bon moment, à la bonne dose et avec le produit adapté !
Maya Diehl
Dr Vétérinaire
