L'information élevage par l'Alliance Pastorale

Myiases à Wohlfahrtia magnifica : les premiers cas

Situation sanitaire juin-Juillet 2018


Depuis un mois, les premiers cas pour 2018 de myiases à Wohlfahrtia magnifica sont signalés dans la région. En raison de conditions météorologiques jusque-là encore peu propices à l’explosion de cette population de mouches (leur multiplication est maximale par temps chaud et sec), ces cas restent encore limités. Ils convient cependant d’être vigilant et de mettre en place une prévention, si cela n’a pas déjà été fait comme nous l’avions conseillé dans le cadre du plan collectif de lutte (voir article dans le Bulletin n°888 de mai 2018).

(cf Bulletin de l'Alliance N°890 - Juillet-Août 2018)

Selon les résultats de nos propres essais, les solutions suivantes  peuvent être utilisées avec par ordre de rémanence décroissante :

- Dicyclanil à la dose de 6 ml / 10 kg,

- Deltaméthrine en application pour-on,

- Solution d’extraits naturels de géraniol et d’eucalyptus citriodora (STOPMYASIS) en pulvérisation.


En complément, la mise à disposition en libre-service et en continu de seaux minéraux suffisamment enrichis en extraits végétaux d’ail permet d’améliorer significativement la maîtrise du nombre de cas (ALIMAL OLIGO VRSAIL, NATUR-ABLOC VRSAIL). Elle peut être associée à des passages réguliers, tous les 15 jours, des animaux dans un pédiluve insecticide (deltaméthrine, phoxim, dimpylate), tout spécialement dans les élevages où les affections des pieds représentent un facteur favorisant important de ces myiases.


La maîtrise des facteurs favorisants doit d’ailleurs être la première règle de prévention contre les myiases à Wohlfahrtia :

- Traitement des affections du pied (parage non traumatique de la corne lésée, traitements locaux individuels, passages au pédiluve sec si les conditions pratiques d’une utilisation des pédiluves humides ne sont pas réunies, réforme des animaux récidivants, vaccination contre le piétin…),

- Traitement des plaies, particulièrement sur la tête des béliers et au niveau des boucles auriculaires,

- Coupe mi-longue des queues, en particulier car les mouches Wohlfahrtia devant se poser sur l’animal pour pondre leur larves, les mouvements de queue sont donc protecteurs,

- Rentrée des brebis 24h au retrait des éponges, les écoulements vaginaux observés à cette période étant très attractifs pour les mouches.


Pour rappel, les règles de traitement qui se sont montrées les plus appropriées sont les suivantes :

- Application locale sur les plaies et les larves d’un médicament à base de deltaméthrine, dans les conditions de son Autorisation de Mise sur le Marché,

- Contrôle de la plaie 24h après traitement, retrait manuel à la pince des larves mortes s’il en reste au fond des plaies,

- Application d’un produit favorisant la cicatrisation (HOOF FIT REPIDERMA, PHYT-AP POMMADE).


Ténia des agneaux :  
Attention au dosage des antiparasitaires

Le ténia est le parasite qui pénalise de façon la plus précoce et la plus importante la croissance des agneaux au pâturage, d’où le conseil de traitement systématique des agneaux 5 à 6 semaines après la mise à l’herbe.

Les analyses coproscopiques et les autopsies réalisées en juin par notre laboratoire montrent que le ténia est encore significativement présent chez les agneaux (par exemple chez un agneau autopsié sur deux), parfois même après un premier traitement. Quelle que soit la molécule antiparasitaire utilisée, rappelons que les posologies ne doivent jamais être sous-évaluées. Plus l’infestation et le nombre de ténia hébergés par les agneaux sont importants, plus ce conseil sera d’actualité. Vérifier donc bien la posologie exacte sur la notice du médicament utilisé (pour certaines molécules, elle doit être augmentée pour le ténia par rapport à la posologie de base) et pesez les agneaux les plus lourds du lot pour calculer la dose de produit à utiliser. Soyez plutôt au-dessus de cette dose qu’en dessous ; à défaut le traitement sera peu voir pas du tout efficace.


Laurent Saboureau
Dr Vétérinaire

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