L'information élevage par l'Alliance Pastorale

Nappes d'eau souterraine au 1er octobre 2023

L'état des nappes phréatiques est contrasté. Il demeure sous les normales mensuelles sur une grande partie du pays (66% des niveaux). La situation s'est dégradée entre août et septembre 2023.

Situation hydrogéologique au 1er octobre 2023

Courant septembre, la vidange se poursuit et les niveaux des nappes sont généralement en baisse (70%). Les orages de mi-septembre ont été peu efficaces pour la recharge des nappes.

La situation se dégrade entre août et septembre : 66% des niveaux sont sous les normales mensuelles en septembre (62% en août 2023). L’état des nappes est contrasté. Il demeure sous les normales mensuelles sur une grande partie du pays, notamment sur le pourtour méditerranéen, le couloir Rhône-Saône et le sud de l’Alsace.

L’étiage 2023 – plus basses eaux annuelles – s’annonce tardif, du fait de pluies déficitaires et de températures douces en ce début d’automne. Le début de la période de recharge, débutant avec l’arrivée de pluies abondantes et la mise en dormance de la végétation, reste très incertain pour le mois d’octobre. La situation devra être particulièrement surveillée sur les nappes affichant des niveaux sous les normales en septembre. En début de période de recharge, il est primordial de laisser le temps aux réserves en eau fragilisées de se reconstituer durablement.

Tendances d’évolution

La période de recharge 2022-2023 a été déficitaire sur une grande partie du territoire. Les pluies du début du printemps ont permis d’engendrer des épisodes de recharge et de repousser le début de la période de vidange sur les secteurs les plus arrosés. La période de vidange s’est progressivement mise en place entre mars et mai. Durant l’été, les précipitations ont été peu bénéfiques pour les nappes. Elles ont ponctuellement permis de soutenir les niveaux voire d’engendrer de petites recharges sur les nappes réactives et les secteurs très arrosés ainsi que de limiter les prélèvements.

En septembre 2023, la vidange se poursuit et les nappes sont majoritairement en baisse : 70% des points d’observation enregistrent des niveaux en baisse (73% en août).

Le mois de septembre marque habituellement le début de la reprise de la recharge, avec la survenue des premières précipitations importantes et la chute des températures. La période d’étiage (plus basses eaux annuelles) s’observe habituellement entre mi-octobre et novembre mais elle est souvent plus précoce et survient dès septembre au droit de secteurs arrosés abritant des nappes réactives.

En septembre 2023, la part des pluies infiltrées en profondeur reste faible en raison de pluies insuffisantes et d’épisodes orageux localisés et intenses favorisant le ruissellement. De plus, la végétation est encore active, du fait de températures élevées, et consomme une partie de l’eau infiltrée.

Concernant les nappes inertielles, la vidange demeure active et les niveaux sont en baisse durant le mois de septembre. Les niveaux stables sont la conséquence de l’infiltration lente des pluies de juillet et d’août ou de l’arrêt des campagnes d’irrigation. Ce double constat est visible, par exemple, sur les nappes du couloir rhodanien.

Concernant les nappes réactives, les orages de mi-septembre, localisés et souvent très intenses, ont eu un faible impact sur les nappes. Des épisodes ponctuels de recharge ont cependant été enregistrés localement. Ces pluies infiltrées sont souvent insuffisantes pour engendrer un impact durable sur les nappes et les niveaux mensuels restent en baisse. Des niveaux ont pu cependant se stabiliser à l’échelle d’une nappe, notamment sur le quart sud-est du territoire et en Corse. Enfin, les niveaux sont orientés à la hausse sur les nappes alluviales de l’Adour et du Gave du Pau, du fait de précipitations notables en août et en septembre.

Évolution de la situation observée sur les piézomètres de février 2023 à septembre 2023.

Évolution de la situation observée sur les piézomètres de février 2023 à septembre 2023.

© BRGM


Situation des nappes

L’étiage 2022 a été sévère sur une majorité des nappes et la recharge est restée peu active durant l’automne et l’hiver 2022-2023. En fin d’hiver, la situation des nappes était donc peu satisfaisante. Les pluies du printemps et de l’été ont permis de maintenir voire d’améliorer l’état des nappes situées sur les secteurs les plus arrosés. L’impact de ces pluies dépend essentiellement de la réactivité des nappes. Les fortes pluviométries de juillet et d’août sur le tiers nord du territoire ont réhumidifié les sols puis se sont infiltrées en profondeur. Cet épisode de recharge s’est traduit par une amélioration de l’état général des nappes réactives et de quelques secteurs des nappes inertielles.

La situation générale se détériore légèrement entre août et septembre : 66% des points d’observation sont au-dessous des normales mensuelles (62% en août) et 18% sont très bas (18% en août). Par ailleurs, la situation est globalement plus favorable que celle observée l’année dernière, en septembre 2022, où 74% des niveaux étaient mesurés sous les normales. Des situations locales plus contrastées sont toutefois plus présentes en 2023 qu’en 2022.

La situation de septembre 2023 est hétérogène et dépend essentiellement du cumul pluviométrique du printemps et de l’été et leur impact sur les nappes.

Sur la moitié nord du territoire, les niveaux des nappes inertielles à mixtes de l’Artois, du Bassin parisien, de l’est de la Lorraine et d’Alsace sont généralement modérément bas à très bas. En détails, la situation reste dégradée sur le Sundgau et de nombreux secteurs du centre et de l’ouest du Bassin parisien. Elle s’améliore cependant localement en bordure du littoral, de la Seine-Maritime au Pas-de-Calais, où les niveaux deviennent progressivement supérieurs aux normales mensuelles. Les niveaux des nappes réactives sont plus favorables, de comparables aux normales à modérément hauts. Ce constat s’explique par plusieurs épisodes de recharge enregistrés durant le printemps et l’été, qui ont permis d’améliorer les situations. En septembre, les précipitations ont permis de soutenir les niveaux sur l’ouest (Bretagne et Poitou). Mais l’absence de pluies se fait ressentir et les situations se dégradent entre août et septembre sur les nappes très réactives des calcaires jurassiques de l’ouest de la Lorraine et de la Côte-des-Bars.

Sur le sud-ouest, les nappes les plus réactives de la façade atlantique (nappes alluviales et formations plioquaternaires) ont été soutenues par plusieurs épisodes de recharge durant le printemps et l’été. Les niveaux sont comparables aux normales à modérément haut. Les nappes plus inertielles (sables et calcaires miocènes de l’Armagnac et oligocènes de l’Entre-deux-Mers) ont peu réagi aux pluies estivales. Leur situation est moins satisfaisante, avec des niveaux modérément bas à bas.

Sur la Charente, le Massif Central et le sud-est, les pluies survenues mi-septembre n’ont pas eu un impact visible sur les nappes. La situation n’a que peu évolué entre août et septembre. Concernant les nappes inertielles du couloir Rhône-Saône, les niveaux sont préoccupants, de bas à très bas. Seules les nappes des alluvions de l'Avant-Pays savoyard présentent des niveaux au-dessus des normales. Les niveaux des nappes réactives sont généralement en-dessous des normales mensuelles jusqu’à très bas. La situation reste dégradée sur le pourtour méditerranéen. Les risques d’intrusion d’eau marine sont accrus sur les zones littorales affichant des niveaux bas à très bas, de la Côte d’Azur au Roussillon.

En Corse, les précipitations enregistrées suite à la tempête Réa (28-29 août) et de la mi-septembre ont eu un effet bénéfique sur les nappes. Les niveaux sont comparables aux normales mensuelles.


Situation comparée entre le 1er octobre 2022 et le 1er octobre 2023

Carte de France de la situation des nappes au 1er octobre 2022 (à gauche) et au 1er octobre 2023 (à droite).

© BRGM



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