L'information élevage par l'Alliance Pastorale

Situation sanitaire en cette fin d'hiver

Situation sanitaire février /mars 2018

Strongles gastro-intestinaux et mises bas à l’herbe

Comme on le constate sur la plupart des examens coproscopiques, les brebis sont restées porteuses de Strongles Gastro-Intestinaux tout l’hiver.

Pour celles qui sont restées au pré, elles ont continué à s’infester à cause de l’humidité et de la douceur du climat jusque fin janvier. Il peut également s’agir de strongles sortant de leur période d’inhibition. Enfin il existe des résistances des SGI en particuliers aux benzimidazoles et pro-benzimidazoles. Il peut alors être utile de changer de classe d’antiparasitaire. Afin d’éviter d’aggraver la contamination des pâtures et une sur-infestation des agneaux, il est prudent de traiter les brebis qui vont mettre bas dehors AVANT l’agnelage. D’autant plus que l’immunité générale diminuant autour de l’agnelage (“parturient rise”), les brebis excrètent beaucoup plus d’œufs de parasites sur les prés à cette période.

Il est possible, pour traiter cette catégorie d’animaux contre les SGI, d’utiliser une forme rémanente ou longue action de strongylicide.

Protection des agneaux contre les clostridioses :
respecter les protocoles de vaccination


Vous pouvez protéger les agneaux qui vont sortir à l’herbe contre les “entéro” en les vaccinant.
Pour rappel, si les mères ont été vaccinées en fin de gestation, les agneaux ne seront protégés que pendant environ deux mois après la naissance, les anticorps maternels transmis par le colostrum disparaissant progressivement. Pour fabriquer leurs propres anticorps, les agneaux doivent recevoir une primovaccination complète avec deux injections à 4-6 semaines d’intervalle. La protection sera alors de meilleure qualité et durable dans le temps (environ un an).
N’oubliez pas cependant de limiter les facteurs favorisants des entérotoxémies (changements alimentaires brusques, parasitisme et en particulier le ténia).

A la mise à l’herbe, attention à la tétanie d’herbage

L’herbe jeune renferme peu de magnésium, présente une faible ingestibilité due à sa richesse en eau et à son faible tôt de sodium (renforce l’assimilation de magnésium). L’alcalose ruminale liée à une forte quantité d’azote soluble renforce le déficit en sodium.
Le stress lié aux conditions climatiques, au changement d’alimentation et à une demande énergétique augmentée favorise le blocage métabolique de la régulation du taux de magnésium sanguin. De plus, il est assez fortement exporté dans le lait des brebis en lactation.
Les animaux risquent alors de présenter des troubles locomoteurs avec raideur de la démarche liés à une tétanie, des troubles sensitifs avec grincements de dents et forte réactivité au moindre bruit. Les symptômes peuvent alors apparaître sous forme de “crise convulsive”.
Le traitement par apport de magnésium associé à un apport de calcium est possible. Il est toutefois préférable de PRÉVENIR cette pathologie par un apport de compléments minéraux riches en magnésium quelques semaines avant la mise à l’herbe (MAGNEPHYT, NUTRI-AP MAG, chlorure de magnésium) et en le prolongeant quelques semaines après (ALIMAL-HERBE, SODIMAG, NUTRIFIX HERBE).



Christelle Dubois-Frapsauce - Dr Vétérinaire


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