L'information élevage par l'Alliance Pastorale

Situation sanitaire de début d'année

Situation sanitaire Décembre 2020/Janvier 2021

Les examens coproscopiques de ces dernières semaines montrent un parasitisme classique pour les adultes en cette saison : strongles gastro-intestinaux, petite douve et un peu de paramphistomes.  Il reste donc important de faire faire des examens coproscopiques au plus tard un mois avant l’agnelage pour faire un traitement adapté.

Il est à noter que l’on voit encore du ténia : la nécessité d’un traitement sur les jeunes est à évaluer en fonction de l’âge et de l’état des animaux.

cf Bulletin de l'Alliance N°917 - Janvier 2017



Arrêtons-nous sur le parasitisme de bergerie


On pense classiquement à la coccidiose mais de plus en plus souvent des STRONGYLOIDES ou strongles de bergerie pénalisent les agneaux élevés en bâtiment. Il s’agit de parasites digestifs avec un cycle un peu particulier. Les œufs embryonnés déposés au sol par des animaux infestés éclosent rapidement en larves L1 qui évoluent de deux façons : en larves L2 puis L3 infestantes qui seront ingérées ou contamineront les agneaux par voie transcutanée ou les L3 restant dans le milieu extérieur continueront leur développement en L4 puis adultes vivant librement sur le sol. La migration des L3 dans l’organisme dure 4 à 5 jours (canaux lymphatiques, veine cave, cœur droit, poumons, trachée puis dégluties dans le tube digestif). Il faut 10 jours pour avoir des adultes pondeurs : le cycle de développement est très court. Lors de leur migration, certaines larves s’arrêtent dans le tissu adipeux péri-mammaire où elles peuvent rester quiescentes puis soit passer dans le colostrum puis le lait ou reprendre leur développement pour donner des femelles adultes. A noter, ces larves en attente ne sont pas sensibles aux traitements. 


Les brebis adultes sont donc des réservoirs soit au niveau de leur tube digestif, soit au niveau des mamelles. On peut trouver des œufs dans leurs examens coproscopiques mais elles n’expriment pas de signes cliniques. Les AGNEAUX entre 3 semaines et trois mois sont les plus pénalisés par les lésions qu’occasionnent les strongyloïdes adultes au niveau de l’intestin grêle : diminution du GMQ, diarrhée foncée possible. Les autres signes qui doivent attirer votre attention sont une laine piquée ou frisottée, des taches blanches sur les flancs suite à léchage (agneaux léopards). L’immunité des jeunes n’est acquise que vers neuf mois. L’infestation peut être massive entre 4 et 7 semaines mais pénalisante dès l’âge de 3 semaines. De plus la présence de strongyloïdes pénalise l’immunité contre les coccidies.


Pour limiter l’infestation des agneaux, il est important de faire un traitement aux brebis en fin de gestation avec des molécules actives à la fois sur les larves et les adultes. Un nettoyage à l’eau chaude haute pression avant l’entrée des animaux et un paillage régulier et abondant limitent la contamination par grignotage de paille sale et la contamination transcutanée. En cas de doute sur la croissance des agneaux, faire faire un examen coproscopique. En cas de présence importante d’œufs de strongyloïdes, faire un traitement. Les molécules utilisables sont le lévamisole (adultes), les benzimidazoles, les lactones macrocycliques (larves et adultes).


Christelle Dubois-Frapsauce

Dr Vétérinaire


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