Situation sanitaire de la rentrée
Petite douve et strongles de la caillette omniprésents
Troubles et lésions respiratoires
Attention aux glands !
Situation sanitaire août/septembre 2020
(cf Bulletin de l'Alliance N°913 - Septembre 2020
Petite douve et strongles de la caillette omniprésents
Que ce soit dans les examens coproscopiques ou à l’autopsie, les résultats des analyses montrent une présence fréquente de strongles de la caillette et de petites douves dans les élevages qui font appel au service de notre laboratoire.
La présence de ces parasites s’explique par les conditions météorologiques qui sévissent depuis plusieurs semaines. La sécheresse et les coups d’orage qui en résultent agissent comme autant de facteurs favorables de ce parasitisme.
Pour la petite douve, le temps chaud et sec qui favorise le développement de ses deux hôtes intermédiaires (gastéropode terrestre et fourmi) explique la recrudescence des cas. La période des mises-bas qui s’approche rend particulièrement important les traitements contre ce parasite pour éviter l’amaigrissement des femelles en fin de gestation (particulièrement les brebis et les chèvres), puis le manque de qualité de colostrum et de quantité de lait. Certaines molécules de la famille des benzimidazoles (famille blanche dans la classification du Pôle Santé Animale) sont utilisables en fin de gestation en multipliant les doses. On peut aussi avoir recours à la distribution d’un aliment complémentaire à base d’extraits végétaux pendant une dizaine de jours (PHYT-ANAT B).
Pour les strongles de la caillette, particulièrement haemonchus, ce sont les conditions orageuses et l’humidité qui en résulte, associée aux températures élevées (>25°C), qui favorisent le développement de ce parasite. Ces strongles profitent également de la faible hauteur d’herbe et des quelques maigres pluies qui suffisent à développer une légère humidité au sol et à réveiller leur développement.
La plupart de temps, les conséquences sont cliniquement rapides et fatales. Des animaux sont retrouvés morts sans explication, avec des signes d’anémie sévère (muqueuses des gencives et des yeux complètement blanches). Les animaux atteints sont souvent en très bon état et n’ont pas présenté de diarrhées. Pour les autres, la faiblesse et la lenteur lors des déplacements ou des changements de pré, associées à des muqueuses pâles, doivent être des signes d’alerte.
Face à ce parasitisme, il convient de traiter l’ensemble du lot avec une molécule de la famille des lactones macrocycliques (famille marron) ou avec le monépantel (famille orange). Certaines spécialités présentent en outre une rémanence vis à vis de ce parasite, comme celles à base de closantel (famille verte). Dans tous les cas, si l’herbe manque vraiment, la rentrée en bâtiment est souvent préférable au maintien dans une prairie paillasson, au moins pour les jeunes animaux.
Troubles et lésions respiratoires
Plusieurs des autopsies réalisées par notre laboratoire montrent des lésions pulmonaires, parfois sévères. Là aussi, les conditions climatiques de ces dernières semaines, avec des chaleurs importantes et une sécheresse qui entraîne beaucoup de poussières au pâturage, ont leur part de responsabilité.
Pour éviter les conséquences de ces lésions sur des animaux qui entrent en bâtiment pour l’engraissement ou les mise-bas, la distribution d’aliments complémentaires tels que PULMATOP en granulés ou PHYT-AP PULMO en poudre est conseillée.
Pour le traitement des animaux présentant des signes respiratoires et de la fièvre, l’association d’un anti-inflammatoire avec un antibiotique est privilégiée. Contactez votre vétérinaire.
Attention aux glands !
On nous signale les premières consommations de glands… et les premiers signes cliniques d’intoxication !
La disparition d’herbe peut pousser les animaux vers une consommation abondante de glands, dont les tanins présentent une toxicité pour les reins et le foie. Les ruminants étant souvent friands de cette nourriture, si la zone ne peut être fermée au pâturage, la distribution d’un hépatoprotecteur est le minimum à prévoir. Bien mettre également à disposition un bloc de sel, de l’argile en libre-service et un point d’abreuvement correctement alimenté.
En cas de premiers signes, distribuer individuellement du charbon actif ou de l’argile (CARBOVET GEL) et un stimulant de la motricité du rumen (VETALHY RUMITONIC).
Laurent Saboureau
Dr Vétérinaire
