Situation sanitaire du mois
Comme l’an dernier sur la même période, les causes de mortalités révélées par les autopsies réalisées au sein de notre laboratoire sont essentiellement parasitaires : TENIA et strongles digestifs.
Une infestation importante en ténia provoque généralement des mortalités ressemblant à de l’entérotoxémie. En effet, l’occupation des intestins par les ténias modifie leur motricité et favorise le développement des clostridies. On a donc une entérotoxémie secondaire.
Les strongles intestinaux de printemps dont Nématodirus provoquent essentiellement amaigrissement et diarrhée.
C’est surtout par rapport aux SGI qu’il va falloir être vigilants dans les semaines à venir et plus particulièrement en été en ce qui concerne l’haemonchose. Pour mémoire, les Haemonchus sont des strongles dont les larves situées au niveau de la caillette sont particulièrement pathogènes : anémie, fuite protéique, mortalités en particulier sur les jeunes animaux. Il est possible d’avoir des signes cliniques importants avant d’avoir beaucoup d’œufs sur les examens coproscopiques en particulier lors d’infestation massive sur une courte période. Une observation des animaux, en particulier lors de déplacement peut vous alerter : difficultés à suivre le lot, animaux fatigués lors d’un changement de champ.
Les examens coproscopiques de l’été dernier montrent une présence importante de Strongyloïdes dits « strongles de bergerie ». En fait ces parasites sont également présents sur les pâtures en particulier lors de chaleurs humides. Lors d’été secs, ils sont beaucoup moins présents.
Pensez aux oestres en cas de signes respiratoires !
La vigilance et la prévention restent de mise en ce qui concerne les myiases cutanées à Lucilia (temps orageux) et/ou Wohlfahrtia (chaleur et sécheresse prolongées).
D’autres myiases peuvent aussi affecter vos animaux : il s’agit des myiases nasales à Oestrus ovis. En été, la mouche adulte pond des larves L1 à l’entrée des cavités nasales des ovins. Ces L1 vont migrer vers les cavités nasales puis les sinus en provoquant une forte irritation. Elles vont subir deux mues pour donner des L2 puis des L3 qui sont ensuite expulsées dans le milieu extérieur où elles se transforment en pupe (noire) qui va s’enfoncer dans le sol pendant 5 à 7 semaines. A l’issue de cette phase, apparaîtront de nouveaux adultes.
En début d’infestation, les brebis s’ébrouent puis éternuent quand les larves commencent à migrer. On observe ensuite des signes de rhinite avec un jetage d’abord clair puis plus épais et sanguinolent. En cas de surinfection des lésions, le jetage devient purulent. Peuvent survenir des complications de pneumonies ou d’affections nerveuses. On peut retrouver les L3 au sol ou dans les mangeoires.
Le traitement peut être effectué à l’aide de plusieurs molécules : des endectocides (doramectine injectable, ivermectine orale ou injectable, moxidectine injectable) ou du closantel.
Les infestations peuvent être tardives en fin d’été si le temps reste chaud longtemps. Sans traitement à l’automne, les larves des trois stades peuvent persister dans les sinus et les cavités nasales et ne reprendre leur développement qu’en fin d’hiver. Des symptômes sont alors présents sur des animaux en bergerie.
Christelle Dubois-Frapsauce
Dr Vétérinaire
