L'information élevage par l'Alliance Pastorale

Situation sanitaire du mois - Petit rappel sur l’entérotoxémie

Situation sanitaire Mars/Avril 2023

La comparaison des cartes des examens coposcopiques nous indique qu’on est sur la même dynamique d’infestation parasitaires, avec une prédominance chez l’adulte de strongles gastro intestinaux, de petite douve et quelques cas d’infestations dues a des trématodes (paramphistome et la grande douve). Chez les jeunes on observe toujours des strongles de bergerie, des coccidies et un petit peu de ténias sur les jeunes traînards ou les agnelles.

Par les autopsies pratiquées, la situation sanitaire infectieuse de ces dernières semaines révèlent des cas de pneumonies, de septicémies et de l’entérotoxemie et bien plus de cas d’indigestion (d’acidose, surcharges alimentaires ou autre…) sur les agneaux.  

Cf Bulletin de l'Alliance N°942 - Avril 2023

Petit rappel sur l’entérotoxémie

L’entérotoxémie est provoquée par les toxines de la bactérie Clostridium perfringens. Cette bactérie se multiplie en milieu anaérobie et est présente pratiquement partout, notamment dans le sol. On la retrouve en quantités limitées dans l’intestin des humains et le tube digestif des animaux en bonne santé. Cette pathologie est la conséquence d’un déséquilibre de la flore digestive généralement occasionné par un ou plusieurs facteurs alimentaires : brusque changement d’alimentation (absence ou insuffisance de transition alimentaire), suralimentation, trop faible proportion de fibres dans la ration, ration riche en protéines et glucides facilement fermentescibles ou être déclenchée par des facteurs responsables d’un ralentissement du transit digestif (stress mécanique, climatique...) ou  par une augmentation de la perméabilité de la muqueuse digestive aux toxines (parasitisme digestif, insuffisance hépatique…). Ce déséquilibre de la flore digestive permet aux bactéries de se multiplier fortement. Les Clostridium perfringens produisent plusieurs toxines qui provoquent la maladie. 

Symptômes et lésions

Ce sont souvent les animaux les plus « beaux » qui sont atteints. 

Deux formes cliniques peuvent être observées :

1. Suraiguë :  c’est la mort subite de l’animal sans que l’on ait pu observer de symptômes,

2. Aiguë : la mort est rapide (24-48 H) et suit des signes nerveux convulsifs : animal couché avec pattes raides et tête en arrière, salivant beaucoup et présentant des tremblements et des grincements de dents. 

A l’autopsie, les lésions sont assez caractéristiques et permettent de mettre en évidence l’entérotoxémie : putréfaction rapide du cadavre (coloration « bleuâtre »), foie décoloré et « cuit », rein « pulpeux », muqueuse ruminale qui se décolle, pétéchies et épanchement péricardiques.


Traitement et prévention 

Le traitement peut être tenté sur les formes aiguës avec une antibiothérapie à base de Pénicilline sur une durée de 5 jours (avec une dose d’attaque le 1er jour), avec de la vitamine B1 en cas de signes nerveux

La prévention est d’abord d’ordre alimentaire : 

- respect des transitions alimentaires et distribution précoce d’aliments solides en augmentant progressivement chaque jour les quantités  distribuées  chez les agneaux avec ajout éventuel de PHYT’AP KEFIR DEMARRAGE,  - apports suffisants de fourrages (foin, éventuellement paille) appétents, distribués et remués plusieurs fois par jour, 

- distribution rationnée et fractionnée des concentrés, en privilégiant un mélange de sources glucidiques, 

- abreuvement suffisant et à volonté. 

Vacciner de manière systématique des mères un mois avant la mise-bas contre l’entérotoxémie puis les agneaux à partir de 1 mois et demi si les mères sont vaccinées ou à 3 semaines d’âge si les mères ne le sont pas.


PHYT AP KEFIR DEMARRAGE : Réf. 0111020
Poudre sur support d’argile et de lactosérum à base de plantes fermentées par des grains de kéfir. Permet d’ensemencer le tube digestif des jeunes ruminants nouveau-nés et d’encadrer le développement parasitaire digestif. Se distribue à volonté dans une bassine ou une augette dès la naissance et pendant 2 à 3 semaines ou mélangé à la ration à la dose de 5%.



Said Tahenni 

Dr Vétérinaire


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