L'information élevage par l'Alliance Pastorale

Situation sanitaire du mois : Risques parasitaires et vigilance sur l'oestrose

Situation sanitaire août /septembre 2019

Sur la période juin à août 2018, on observait une présence marquée des coccidies et des strongles de bergerie (Strongyloïdes papillosus) dans les coproscopies effectuées au laboratoire du Pôle Santé Animale de l’Alliance Pastorale. 

Cf Bulletin de l'Alliance N°902 - Septembre 2019

En comparaison, en 2019 c’est le trio classique en cette saison des strongles gastro-intestinaux, du ténia et de la petite douve qui ressort globalement sur l’ensemble des départements contributeurs.

De même, les résultats des autopsies pratiquées au laboratoire de l’Alliance montrent des causes de mortalité parasitaires dans 10 cas sur 17 (2 brebis sur 5 / 8 agneaux sur 12), avec notamment 5 agneaux atteints par les strongles de la caillette (Haemonchus ou Teladorsagia).

Face à un risque parasitaire notamment en strongles gastro-intestinaux et petite douve, démontré par les résultats coproscopiques de notre laboratoire, il est conseillé d’effectuer un suivi par coproscopie des lots dès à présent. L’absence ou la minimisation du parasitisme au pré et à la rentrée en bergerie va permettre une meilleure valorisation de la ration pour des animaux en finition ou en fin de gestation, permettant, d’une part une prise de poids et de gabarit optimisés (agneaux de boucherie, agnelles de renouvellement -développement fœtal donc poids des agneaux à la mise bas-), et d’autre part des économies de fourrage et concentrés.


ATTENTION : 

pour une bonne efficacité des traitements, il vous faut :

- Bien choisir la molécule active : il n’existe pas de produit miracle traitant tous les parasites ! De même, les résistances sont nombreuses, en particulier concernant les strongles gastro-intestinaux. N’hésitez pas à contacter votre vétérinaire spécialisé, qui vous conseillera le produit adéquat.

- Bien choisir le moment de traitement : les dosages de traitement de la petite douve sont tératogènes, ils ne peuvent pas être utilisés pendant les deux à trois premiers mois de la gestation !

- Ne pas sous-évaluer le poids des animaux à traiter : ce problème concerne en premier lieu les lots hétérogènes ainsi que les brebis en fin de gestation. Or un traitement sous-dosé n’élimine pas le parasitisme, et augmente le risque d’apparition des résistances !


Alloter les animaux et traiter  avec le bon produit à la bonne dose ! 


Vigilence sur l’oestrose


L’oestrose est un cas particulier. C’est un parasite de saison, qui ne se détecte pas à la coproscopie, mais peut avoir de graves conséquences !

Cette maladie est liée au cycle de vie d’une mouche appelée Oestrus ovis. L’adulte femelle dépose des larves de premier stade au bord des naseaux de petits ruminants, de préférence les ovins mais également les caprins. la mouche est active de jour et ne pénètre pas en général dans les bâtiments. Les larves vont essentiellement se développer pendant un bon mois dans les sinus, mais peuvent parfois atteindre les yeux et le cerveau de l’hôte avec des symptômes correspondant aux zones touchées (cécité, symptômes neurologiques).

Les larves de stade 3 sont expulsées lors d’éternuements et s’enfoncent dans le sol pour une pupaison (stade de transformation en adulte) qui va durer de 5 à 7 semaines et finir avec l’émergence du nouvel adulte. En fin de saison (automne, début d’hiver), les pupes passent l’hiver dans le sol et les adultes en sortent au printemps suivant.

Symptômes

- Ecoulement nasal, passant de clair et séreux au départ, à épais et purulent : rhinite aiguë congestivo-hémorragique.

- Démangeaison et donc grattage du chanfrein contre un obstacle, secouement de la tête, éternuement.

- Au pré : tentative d’évitement de la mouche adulte en positionnant la tête au ras du sol ou dans la toison des voisines.

Traitement : 

par les molécules actives comme le closantel, l’ivermectine, la doramectine, le nitroxinil.


ATTENTION :

- La chronicité de l’oestrose peut provoquer une obstruction nasale importante, entraînant des pertes économiques telles que perte de poids, de croissance et de production laitière !

-l Les larves L3 ne sont pas avalées mais expulsées lors d’éternuement. La coproscopie ne les met donc jamais en évidence, ce sont les signes cliniques ou l’autopsie qui révèlent la présence du parasite !


Maya Diehl - Dr Vétérinaire

 -