Situation sanitaire - Préparer sa mise à l’herbe
Situation sanitaire Mars/Avril 2022
Les analyses montrent une situation contrastée. Tous les parasites sont présents.
(Cf Bulletin de l'Alliance Pastorale N°931 - Avril 2022)
Les analyses du laboratoire du Pôle Santé Animale montrent une situation contrastée. Tous les parasites sont présents.
- Les strongles sont grandement représentés quels que soient les secteurs. La situation en douves (grande, petite et paramphistome) reste la même que sur les mois précédents. La grande douve et le paramphistome sont assez présents et nécessitent impérativement une prise en charge avant agnelage. La petite douve est moins fréquente cette année et se retrouve sans surprise dans les élevages couramment atteints par ce parasite.
- Le tænia est pour le moment assez discret mais en nette augmentation. Sa présence si précoce nécessite de rester vigilant sur les agneaux d’herbe et à ne pas retarder le premier traitement. Il est le signe d’un printemps précoce et plutôt humide et peut causer des dégâts importants et brutaux avant la sortie des premiers segments (« grains de riz ») dans les crottes.
Préparer sa mise à l’herbe
Les 250° de cumuls de température sont atteints dans quasiment toute la zone, l’herbe pousse même si la pousse reste un peu timide. Cette herbe tendre, riche en azote et peu minéralisée fait rêver les brebis dans les bergeries mais n’en est pas moins porteuse de désordres à anticiper : tétanie d’herbage et diarrhées d’herbe sont un grand classique du printemps.
La mise à l’herbe doit s’anticiper d’autant plus que l’herbe pousse vite. La prévention des tétanies d’herbage (carence en magnésium) commence en bergerie par la supplémentation en magnésium une semaine minimum avant la sortie des animaux. Elle doit être maintenue tant que la croissance de l’herbe est rapide et que les nuits sont fraîches. L’apport en seaux est le plus efficace du fait du goût particulièrement amer des oxydes ou chlorures de magnésium. Pour rappel, la tétanie se manifeste chez la brebis par de la mortalité brutale nocturne ou matinale sans signes préalables, chez les bovins on peut constater des troubles nerveux (tremblements, incapacité à se relever…) le jour précédant la mort.
Le choix des prairies les moins démarrées pour commencer le pâturage est judicieux, quitte à changer rapidement de pré pour éviter le piétinement et conserver les réserves des plantes. Une mise à l’herbe trop brutale ou sur une herbe trop riche provoque au mieux des diarrhées, au pire des entérotoxémies. Face à des diarrhées à cette saison et vu le contexte hivernal (charge en strongles très importante), la question se pose de faire la différence entre des diarrhées d’herbe innocentes et un réveil parasitaire. L’aspect des diarrhées est souvent différent : verte très foncée, pâteuse mais peu collante aux fesses sans perte d’état pour les diarrhées d’herbe, marron plus ou moins foncées (ocre à noir), liquide, collante aux fesses et atteignant l’état général (amaigrissement, laine sèche) pour les diarrhées parasitaires. Il est cependant parfois difficile de différencier les deux et face à des diarrhées qui durent une analyse est souhaitable.
Delphine Daniel
Dr Vétérinaire
