À surveiller actuellement en particulier
Situation sanitaire Mai/Juin 2022
Les analyses coproscopiques des départements contributeurs du 11 avril au 10 mai 2022 montrent la présence de l’ensemble des parasites en cette saison.
La sécheresse actuelle peut augmenter le risque de manque d’herbe puis de fourrage pour les prochains mois. Les parasites spoliant leurs hôtes en énergie, protéines, vitamines et oligoéléments, il est d’autant plus important de surveiller leur évolution, tant par les signes cliniques (diarrhée, amaigrissement, anémie, voire mortalité) que par la coproscopie, et de traiter en fonction des besoins, de façon à maximiser le potentiel d’herbe actuel pour avoir des animaux en état cet été et assurer leur potentiel reproducteur et d’engraissement.
cf Bulletin de l'Alliance N°933 - Juin 2022
ATTENTION !
Des cas de résistances aux avermectines et milbémycines sont apparus dans l’été 2021 par exemple en Charente-Maritime et en Deux-Sèvres, avec un manque d’efficacité des molécules de cette famille active contre les strongles gastro-intestinaux ayant amené à un manque d’état, voire conduit à de la mortalité, tant sur les ovins reproducteurs que sur des agneaux d’herbe. Il est donc urgent de prévoir une rotation des familles de molécules actives pour limiter ce risque, avec l’utilisation comme alternative des molécules comme le lévamisole et le monépantel.
À surveiller actuellement en particulier
Haemonchose
Cette maladie due à Haemonchus contortus, strongle parasite de la caillette, s’observe sur le terrain comme dans les résultats d’autopsie depuis le mois de mai 2022. Les signes cliniques se rapportent à l’anémie qui lui est due : muqueuses décolorées voire blanches, « œil blanc », œdème sous-maxillaire équivalent au signe de la bouteille.
Entérotoxémie sur les agneaux à l’herbe
Attention, cette mortalité subite, avec un cadavre dont l’abdomen gonfle très rapidement post mortem, peut être due au ténia ! Des autopsies pratiquées sur le terrain en mai 2022 l’ont encore montré. Ce parasite forme de longs rubans de proglottides, qui vont gêner le péristaltisme du tube digestif et limiter l’avancement du contenu alimentaire intestinal : l’intestin devient ainsi plus propice au développement bactérien, notamment à celui des clostridies responsables des entérotoxémies.
Il est donc important de surveiller le ténia par coproscopie et d’investiguer par une autopsie en cas de mortalité d’entérotoxémie au pré.
Petite Douve
Ce parasite du foie est connu pour son impact sur la lactation des brebis dès la mise-bas, et peut également pénaliser la fin de croissance des agneaux d’herbe (animaux corrects en gabarit mais ne se finissant pas). L’infestation se fait notamment au printemps et est à surveiller par coproscopie dès l’été.
Rappel
Un traitement contre la petite douve doit impérativement se faire en dehors des deux premiers mois de gestation : en effet, la molécule active au dosage préconisé contre ce parasite est incompatible avec le début de développement embryonnaire, occasionnant des déformations !!
En cette saison, il convient donc :
- de surveiller les cheptels de ruminants à l’herbe par rapport aux strongles gastro-intestinaux en général, et l’haemonchose qui démarre en cette saison,
- de gérer le ténia chez les agneaux d’herbe,
- ainsi que les brebis avant la mise aux éponges et la mise en lutte naturelle, en cas de petite douve,
Et comme toujours d’intervenir au bon moment, à la bonne dose et avec le produit adapté !
Maya Diehl
Dr Vétérinaire
