À surveiller en particulier actuellement : Haemonchose, Ténia sur les agneaux à l’herbe, Petite Douve
Situation sanitaire Juin/Juillet 2023
Les analyses coproscopiques des départements contributeurs du 11 mai au 10 juin 2023 montrent la présence de l’ensemble des parasites en cette saison. La mortalité relevée lors des autopsies pratiquées au laboratoire de l’Alliance est principalement due au parasitisme.
Selon les secteurs, la sécheresse peut conduire à un manque d’herbe puis de fourrage pour les prochains mois. Les parasites spoliant leurs hôtes en énergie, protéines, vitamines et oligoéléments, il est d’autant plus important de surveiller leur évolution, tant par les signes cliniques (diarrhée, amaigrissement, anémie, voire mortalité) que par la coproscopie, et de traiter en fonction des besoins, de façon à maximiser le potentiel d’herbe actuel pour avoir des animaux en état cet été et assurer leur potentiel reproducteur et d’engraissement.
(Cf Bulletin de l'Alliance N°945 - Juillet-Août 2023)
Haemonchose
Cette maladie due à Haemonchus contortus, strongle parasite de la caillette, s’observe dans les autopsies, sur le terrain comme dans les résultats coproscopiques depuis le mois de mai 2023. Les signes cliniques se rapportent à l’anémie qui lui est due : muqueuses décolorées voire blanches, « œil blanc », œdème sous-maxillaire équivalent au signe de la bouteille.
La mortalité peut survenir très rapidement sans symptôme évocateur !
Ténia sur les agneaux à l’herbe
C’est typiquement une mortalité subite au pré, avec un cadavre dont l’abdomen gonfle très rapidement post mortem suite à une entérotoxémie ! Sinon, perte de croissance, mauvaise laine, abdomen ballonné.
Ce parasite forme de longs rubans de proglottides, qui vont gêner le péristaltisme du tube digestif et limiter l’avancement du contenu alimentaire intestinal : l’intestin devient ainsi plus propice au développement bactérien, notamment à celui des clostridies responsables des entérotoxémies.
En cas de mortalité au pré, investiguer le ténia par coproscopie et autopsie pour traiter le reste du lot !
Petite Douve
Cette année, le printemps humide a favorisé dans certaines régions la présence de gastéropodes = escargots terrestres, premier hôte de la petite douve. Cela pourrait conduire à une recrudescence de dicrocoeliose. Ce parasite du foie est connu pour son impact sur la lactation des brebis dès la mise-bas, et peut également pénaliser la fin de croissance des agneaux d’herbe (animaux corrects en gabarit mais ne se finissant pas).
RAPPEL :
Un traitement contre la petite douve doit impérativement se faire en dehors des deux premiers mois de gestation : en effet, la molécule active au dosage préconisé contre ce parasite est incompatible avec le début de développement embryonnaire, occasionnant des déformations !!
En cette saison, il convient donc :
- de surveiller les cheptels de ruminants à l’herbe par rapport aux strongles gastrointestinaux en général, et l’haemonchose en particulier.
- de gérer le ténia chez les agneaux d’herbe,
- ainsi que la petite douve chez les brebis avant la mise en éponge et la mise en lutte naturelle,
- Et comme toujours d’intervenir au bon moment, à la bonne dose et avec le produit adapté !
Maya Diehl
Dr Vétérinaire
