L'information élevage par l'Alliance Pastorale

Toujours des mortalités à la suite de maladie respiratoire

Situation Sanitaire Février/Mars 2024

Cf Bulletin de l'Alliance Pastorale N°952 - Mars 2024)

Examens coproscopiques


Les parasites présents en décembre et janvier qui restent visibles sont les strongles gastro-intestinaux ainsi que la  petite douve pour les adultes, les coccidies et les strongyloïdes pour les jeunes. Deux parasites attirent mon attention en particulier dans l’Allier et la Nièvre : le paramphistome et la grande douve, cette dernière ayant été très peu visible dans les analyses de l’an dernier au premier trimestre.

Pour mémoire, ces deux parasites ont des cycles de développement très proches, faisant tous deux intervenir des hôtes intermédiaires présents sur des pâtures humides, des gastéropodes d’eau douce. Hors la deuxième partie de l’automne très pluvieuse ainsi que l’hiver doux et lui aussi humide, offrent des conditions favorables à l’activité de ces gastéropodes. Le développement des larves de ces parasites en adultes pondeurs dans l’hôte définitif prend trois mois : il y aura donc un décalage dans le temps entre l’infestation et la présence d’œufs dans les examens coproscopiques. De plus la grande douve pond peu. Il est préférable de demander la méthode par flottaison pour augmenter les chances de voir des œufs de grande douve en copro.

Il faudra donc surveiller l’apparition des signes cliniques (diarrhée ou amaigrissement pour le paramphistome, anémie, œdème sous la gorge, ascite, diarrhée pour la grande douve). Un diagnostic de confirmation peut être fait lors d’une autopsie. Pour la grande douve, il est également possible de recourir à un diagnostic sérologique : les anticorps apparaissent après trois semaines d’infestation et persistent plusieurs semaines. Il est recommandé de procéder à des prises de sang sur au moins cinq agnelles de renouvellement, ou sur des brebis n’ayant pas reçu de traitement douvicide depuis plusieurs mois.

Pour la grande douve, il faut mettre en place un traitement dès que le diagnostic est posé pour limiter au plus vite les impacts sur les animaux. Compte tenu de la pathogénicité des larves, il faut privilégier les molécules qui sont actives sur les formes jeunes du parasite, le triclabendazole ou le closantel. L’Oxyclosanide et l’Albendazole ne sont actifs que les formes immatures âgées et sur les formes adultes.

Pour le paramphistome, les résultats coproscopiques sont à confronter à l’état des animaux et à la présence éventuelle de signes cliniques.

Autopsies : toujours des mortalités à la suite de maladie respiratoire

Les pneumonies hivernales sont fréquentes sur des agneaux en bergerie si l’ambiance dans les bâtiments n’est pas bonne (mauvaise ventilation, dégagements d’ammoniac, bâtiment froid, courants d’air) et/ou quand la densité d’animaux est trop forte. Quand des mortalités surviennent sur les adultes plus souvent porteurs sains, le risque de transmission aux jeunes devient très élevé et cela signe la présence d’un pathogène dans tout le troupeau. Dans ce cadre, il est probable que des pneumonies se déclenchent aussi au pâturage en particulier si des stress thermiques (écarts de température importants d’un jour à l’autre ou entre le jour et la nuit, giboulées froides) se répètent. La fréquence des saisies pour pleurésie risque d’être, elle aussi, importante. Pour assainir un troupeau et limiter les conséquences cliniques et économiques, il est fortement recommandé de vacciner contre les pasteurelloses les adultes comme les agneaux.  Avec OVILIS  PASTOVAX (qui protège contre les pasteurelles les plus fréquemment mises en cause chez les ovins) les préconisations sont de vacciner les brebis en fin de gestation et de vacciner les agneaux à partir de l’âge de trois semaines. 


Christelle Dubois Frapsauce

Dr Vétérinaire


 -