Un début de saison chaude sous surveillance
Situation sanitaire Mai/Juin 2024
Les conditions de douceur hivernale ont favorisé la survie de nombreux parasites notamment des strongles et du tænia. En conséquence, cette année, la saison du tænia a démarré tôt. Les premiers cas et les premiers morts ont été constatés dès le mois de mars (contre avril/mai les années passées). Les premiers traitements ayant été plus précoces cette année, la mortalité semble moins importante, on constate surtout des diarrhées, des amaigrissements et de forts retards de croissance avec parfois des lots clairement hétérogènes. Si le déparasitage rigoureux est de mise sur les jeunes agneaux, on sera plus léger avec les agneaux sevrés et les agnelles de renouvellement chez qui on essaie surtout de mettre en place une immunité durable
(Cf Bulletin de l'Alliance Pastorale N°955 - Juin 2024)
La forte présence en strongles avant même les conditions estivales et les mortalités qui y sont associées attirent l’attention. En effet la chaleur favorise la multiplication des strongles notamment de ceux de la caillette qui sont les plus pathogènes, et leur présence importante avant les premières chaleurs est préoccupante. La prévention de ceux-ci repose sur une lutte constante pendant la période risquée (closantel, moxidectine, vermifuge en seau en libre-service) en plus de la gestion fine du pâturage (pas de surpâturage, temps de retour sur parcelle de plus de 28 jours, alternance des passages de vaches et de brebis). En règle générale cette vigilance est estivale, on y songe vers le 14 juillet. Les analyses coprologiques et les conditions climatiques font envisager une mise en place plus précoce cette année ou au minima une vigilance sur leurs symptômes (diarrhées, pertes d’état ou affaiblissement, signe de la bouteille sur brebis en état).
Prévoir le sevrage des gris
La plupart des brebis ont souffert des conditions météo et du parasitisme en 2023, le passage de l’hiver 2024 a été rude et toutes les brebis ne se sont pas remises malgré l’herbe de printemps. Certaines sont maigres, ou juste en état, d’autres manquent de lait et obligent les agneaux à pâturer jeunes, certaines encore souffrent de problèmes respiratoires chroniques (jetage ou essoufflement). Un sevrage précoce de ces animaux est envisageable. Il a pour objectif de remettre en état les brebis avant la prochaine lutte, de limiter la concurrence à l’herbe entre brebis et agneaux et de prévenir les contaminations parasitaires. Si les agneaux sont conduits à l’herbe après sevrage cela permet également de choisir les meilleures prairies pour les agneaux et donc d’améliorer les croissances. Les agneaux peuvent être sevrés dès qu’ils dépassent 20 kg de poids vif quel que soit l’âge, ou s’ils ont plus de 5 mois quel que soit le poids.
Pour un sevrage précoce, on se réfère le plus souvent au poids.
Par Delphine Daniel
Dr Vétérinaire
