L'information élevage par l'Alliance Pastorale

Une saison parasitaire dans la continuité

Situation sanitaire Février/mars 2025

Sans surprise, les analyses ressemblent à celles réalisées les mois passés. Grandes douves et paramphistomes sont bien présents, alors que leur ponte est faible et très variable dans le temps (beaucoup d’animaux porteurs de grandes douves ont des coprologies négatives). Les strongles restent bien représentés, leur légère diminution tient au fait que l’agnelage approchant, la plupart des animaux ont déjà été vermifugés.

Cf Bulletin de l'Alliance N°963 - Mars 2025


Les parasites de bâtiments font leur apparition, faisant suite au démarrage des agnelages et à l’excès d’humidité. La systématisation des traitements coccidies et strongles de bergerie est envisageable cette année du fait des conditions de naissance et d’ambiance : le décalage des naissances augmente le chargement en bâtiment et l’écart d’âge entre les agneaux. Les gros contaminant les petits, un bâtiment abritant des agneaux de plus de 3 semaines d’écart favorise la contamination en parasites d’intérieur. L’humidité, qu’elle soit dans l’air ou dans le sol, favorise un échauffement doux du fumier et une meilleure survie, voire une meilleure reproduction, pour les strongles de bergerie. Si le bâtiment a été inondé même temporairement, l’usage d’asséchant et/ou de sous couche absorbante permet de limiter les risques de prolifération de pathogènes.


Des aliments de mauvaise qualité cet hiver


Les autopsies montrent une grande part de problèmes de type alimentaire. 

La qualité des aliments est partiellement en cause. En effet, si l’acidose se manifeste en théorie pour des consommations supérieures au kilo de céréales/granulés, il est possible de la rencontrer pour des consommations très faibles de concentré cumulées à un refus de manger le fourrage.

Cette année, la qualité des fourrages (stade de récolte/ conservation/ qualité de l’herbe récoltée) fait que la part de concentré doit être fortement augmentée pour maintenir les animaux en état. Mais l’ingéré de fourrage doit être stimulé, faute de quoi l’acidose et l’entérotoxémie guettent. Pour stimuler la consommation de fourrage médiocre, n’hésitez pas à dérouler les boules, secouer le foin au moins 1 fois par jour et/ou mouiller le fourrage avec de l’aliment liquide.


Alerte à l’ergot et aux mycotoxines


Plusieurs cas d’intoxication à l’ergot des céréales ont été constatés. Des troubles liés aux mycotoxines (manque de lait, vulves gonflées, perte d’état inexpliquée…) ont également été décrits. L’humidité à tous les stades de vie du grain (croissance, maturation, récolte) est responsable de ces problèmes. En cas de doutes (aspect, odeur, température du grain), distribuer en premier aux animaux les moins sensibles (vaches plutôt que brebis, allaitantes plutôt que gestantes…) et/ou mélanger avec des aliments mieux conservés. Si l’ergot se voit facilement (sorte de grain noir et long), les mycotoxines peuvent être présentes sans moisissures visibles. N’hésitez pas à référer à un spécialiste en cas de doute.


 Dr Delphine Daniel

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