Aliment d’allaitement Comment le préparer correctement ?

Dans cette même rubrique du bulletin de septembre dernier, nous avons vu l’intérêt d’utiliser un aliment d’allaitement pour les agneaux. Nous avons aussi présenté les deux grandes familles d’aliments (base PLE - poudre de lait écrémé - et base lactosérum).


Aliment d’allaitement Comment le préparer correctement ?

 De l’eau chaude

Un aliment d’allaitement est composé d’environ 70 % de produits laitiers, 20 à 25 % de matières grasses, de produits végétaux et d’un complexe minéral vitaminé (voir schéma ci-dessous). Les matières grasses sont présentes dans les formules sous forme solide, leur point de fusion est souvent supérieur à 40°C. Il est donc impératif de mélanger la poudre avec de l’eau chaude (55°C), afin de faire fondre les matières grasses, et donc de faciliter leur homogénéisation dans le mélange. Une matière grasse bien fondue et bien mélangée est essentielle pour une bonne digestion. Mal diluées, les matières grasses peuvent entrainer des troubles digestifs avec des diarrhées souvent pâteuses et décolorées et/ou des ballonnements. L’utilisation ponctuelle sur les jeunes animaux d’une solution améliorant la digestion et le fonctionnement hépatique peut permettre d’accompagner favorablement l’apparition de ces dérèglements digestifs (PHYT-AP DIGEST 0110090 ).

Pour obtenir une température de distribution optimale située entre 38 et 42°C, il faudra ensuite rajouter un peu d’eau froide.

En cas d’utilisation d’une machine d’allaitement, il faut respecter une température de mélange minimum de 48°C dans le bol. Pour obtenir une température de 42°C à la tétine, il faudra jouer sur la longueur des tuyaux (1 mètre environ). Nous conseillons, pour éviter une disparité de température aux tétines, de centrer la louve entre les différents parcs, et de mettre la même longueur de tuyau pour tous les parcs.

Un temps de mélange important

Il ne faut pas confondre «mouillabilité» et «homogénéité ». La mouillabilité correspond à la capacité qu’a l’aliment à pénétrer dans l’eau.  Une poudre qui disparaît rapidement dans l’eau n’est pas synonyme d’un mélange correct. Effectivement les aliments sont composés d’environ une quarantaine de matières premières, certaines étant solubles, d’autres se mettant en suspension dans le mélange. De ce fait, il est important de mélanger 3 à 4 minutes afin que chaque matière première trouve sa place dans le mélange. Avec les machines d’allaitement, le mélange très énergique compense une partie du faible temps de mélange.

Un plan de   rationnement adapté

Un plan de rationnement doit être adapté au profil de composition de l’aliment d’allaitement. Il est préférable de se référer aux indications fournies par le fabricant. Des renseignements complémentaires peuvent être pris auprès de vos techniciens et distributeurs.

Pour l’élevage des agneaux, et en fonction des races, des conditions d’élevage et des conditions climatiques, nous conseillons de mélanger 180 à 200 grammes d’aliment par litre d’eau pour reconstituer une buvée équilibrée.

En conclusion

La période de sevrage reste une période compliquée à gérer pour l’éleveur. La réussite passe par l’imbrication de nombreux facteurs (bâtiment, sanitaire, préparation mise bas, climat, surveillance, alimentation……). Dans le cadre de sevrage à l’allaitement artificiel, il faut savoir que les aliments d’allaitement sont faits pour apporter les besoins journaliers des jeunes animaux. La préparation, la distribution et le plan de rationnement sont 3 éléments non dissociables pour avoir de la réussite et des performances.

Le sevrage à l’aliment lacté est certes plus onéreux que l’allaitement maternel mais reste malgré tout rentable pour l’éleveur. Dans de nombreux élevages, ce type de sevrage s’opère souvent trop tardivement (à plus de 2 mois d’âge), ce qui engendre des coûts alimentaires supplémentaires. Des sevrages à 5/6 semaines seraient plus adaptés, dès lors que le jeune animal consomme 180 à 200 grammes d’aliment solide. Pour faciliter cette adaptation à l’aliment, la mise à disposition en libre-service dès les premiers jours d’un aliment diététique stimulant la flore digestive est conseillée (PHYT-AP KEFIR DEMARRAGE 0111020 ). L’utilisation d’un aliment starter peut également être bénéfique (PAPILLA KID 0200380 ).