Attention aux mises-bas

Attention aux mises-bas

Nous sommes désormais entrés dans la campagne principale de mise-bas, quelle que soit l’espèce considérée. Elles vont maintenant s’enchaîner jusqu’au printemps prochain. Celles de contre saison en ovin ont débuté, les mise-bas des bovins, puis des caprins et des ovins mis à la reproduction en saison naturelle suivront. La période qui précède la mise-bas, et qui correspond par définition à la fin de la gestation, est une période cruciale et déterminante tant pour le bon déroulement de la mise-bas en elle-même, que pour la viabilité des produits naissants et leur croissance des premières semaines. Gardons toujours à l’esprit que deux tiers de la croissance des foetus se réalise sur le dernier tiers de gestation ! En production laitière, cette période conditionne également en grande partie le démarrage de la lactation et sa persistance.

Plus nous allons avancer dans cette campagne, plus il sera préférable de rentrer les femelles gestantes au moins un mois et demi avant le début des mises bas. La transition alimentaire vers la ration de fin de gestation et de lactation se fera ainsi en douceur et les risques de toxémies de gestation et d’avortements mécaniques seront limités. Cela permettra également de faciliter le respect de la règle des 3 V : Vermifuges - Vitamines - Vaccins ! 

Cet ordre chronologique est important et doit être autant que possible respecté.

Pour la vermifugation, pensez en particulier aux parasites du foie, car cet organe est une pièce essentielle d’une bonne digestion et d’une utilisation optimale des nutriments par l’organisme. Cette année, comme le montre le bilan des analyses coproscopiques réalisées par notre laboratoire et comme nous l’avions évoqué dans la situation sanitaire d’octobre, la petite douve est à ne pas négliger. Attention à ne pas oublier également les strongles digestifs, d’autant que l’albendazole ou le netobimin utilisés pour le traitement de la petite douve présentent une efficacité modérée sur ces parasites, entre autres en raison de résistances anti-parasitaires démontrées. L’association de deux médicaments peut de ce fait être conseillée par votre vétérinaire. N’oublions pas non plus qu’une analyse coproscopique réalisée au préalable permet  d’adapter le traitement à mettre en place. 

L’administration de vitamines permet d’aider les animaux à reprendre de l’état et de stimuler le système immunitaire avant la vaccination. Les vitamines peuvent d’ailleurs être associées à des substances stimulatrices spécifiques. N’hésitez pas à consulter à ce sujet la rubrique Pôle Santé Animale - Point sur l’Actualité du Bulletin d’octobre 2016.

La vaccination qui suivra a pour objectif la protection des nouveau-nés contre les maladies néonatales (diarrhées, entérotoxémies et tétanos, arthrite à rouget...) via les anticorps que produira la femelle en fin de gestation et qui passeront dans son colostrum. Pour un transfert colostral maximal de ces anticorps, faire le rappel de vaccination au moins 3 semaines à un mois avant la date de mise-bas prévue. Il ne faut donc pas tarder à organiser la fin de gestation ! 

Notons enfin sur le bilan des analyses coproscopiques que le ténia est encore très présent, particulièrement chez les agnelles. Pour celles qui vont être mises à la  reproduction sur la fin d’année, un nouveau traitement contre ce parasite peut être conseillé avant les saillies.