- Par MSA
Bûcheronnage, pensez d’abord à la sécurité
Nombreux sont ceux qui vont profiter de l’hiver pour faire du bois. Qu’il s’agisse de supprimer un arbre mort, malade ou encombrant ou de préparer son bois de chauffage, ces activités ne sont pas sans risques.
Elles requièrent un minimum de connaissances et un matériel en bon état. Les accidents ne sont malheureusement pas rares et leurs conséquences souvent graves.
Bien s’équiper
Le choix de la machine est fonction du travail à effectuer.
Des puissances de l’ordre de 50 à 70 cm3 sont largement suffisantes. Utiliser un long guide est souvent inutile, c’est plus de poids et une moindre maniabilité : 40 à 50 cm constituent un bon compromis.
Ces deux éléments réunis influent considérablement sur le poids de la machine. Plus elle sera légère et moins le travail paraîtra pénible à la longue.
Pour compléter l’équipement, il est utile de posséder un bidon double compartiment (carburant et huile de chaîne) avec bec verseur muni d’un arrêt automatique (supprime les gaspillages et les risques de pollution), un merlin et des coins d’abattage en plastique ou en aluminium. Des limes rondes de diamètres correspondant au pas de la chaîne et à son usure pour l’affûtage des gouges et une lime plate pour régler la hauteur des limiteurs de profondeur sont indispensables.
Ces éléments constituent un minimum pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions. L’utilisateur de la tronçonneuse doit en outre s’équiper correctement pour éviter les différents risques.
L’équipement de sécurité
Avec une tronçonneuse, le risque majeur c’est la coupure. Les blessures provoquées par la chaîne sont particulièrement graves puisque les gouges déchiquettent plus qu’elles ne coupent sans compter les risques d’infections dus à l’huile de chaîne chaude mélangée aux copeaux de bois et à la sciure qui vont pénétrer dans la plaie.
Une machine aux normes de sécurité et en bon état est un gage de sécurité. Le bon fonctionnement de la double gâchette (évite toute accélération intempestive) et du frein de chaîne en cas de rebond (déplacement de la poignée de sécurité permettant le blocage de la cloche d’embrayage ou sécurité à inertie bloquant immédiatement la chaîne).
L’acquisition d’un pantalon anti-coupure est une bonne précaution. Il protège la partie antérieure des cuisses et des jambes. En cas de rebond de la machine, ce sont les jambes qui sont principalement touchées. Les fibres du pantalon viendront instantanément bloquer le pignon d’entraînement de la chaîne.
- Les autres risques que l’on rencontre concernent : le bruit de la machine, systématiquement au-delà de ce que l’oreille humaine peut accepter sans risque de lésion à plus ou moins long terme,
- les projections dans les yeux (sciure, copeaux, etc),
- les blessures à la tête et au visage (chute de branches au moment de l’abattage, petites branches sous tension libérées qui viennent fouetter...),
Un casque complet équipé de protecteurs anti-bruit et d’une visière grillagée limite considérablement les risques.
Enfin de bonnes chaussures tenant les chevilles et une paire de gants complètent utilement l’équipement.
L’entretien de la tronçonneuse
Une machine bien réglée et en bon état de marche est primordiale pour la sécurité de l’utilisateur.
Avant la campagne, référer vous au manuel d’entretien de votre machine et contrôler notamment : la bougie, la propreté du filtre à air, de la crépine du réservoir d’essence, des ailettes de refroidissement du cylindre, de la sangle métallique du frein de chaîne. Régler si besoin en se référant aux préconisations du constructeur les deux vis de richesse du carburateur (bas et haut régime repéré respectivement par les lettres L et H) et la vis de ralenti. Au ralenti lorsque le moteur est chaud, la chaîne ne doit en aucun cas tourner.
Selon le modèle de la machine, il peut être nécessaire de graisser périodiquement le roulement d’entraînement du pignon de chaîne.
Il est également nécessaire de vérifier l’étal du guide chaîne. Cette opération se fait après avoir démonté le guide. Vérifier que l’orifice de sortie d’huile de chaîne à l’extrémité du guide n’est pas bouché. Nettoyer avec un petit tournevis la rainure du guide et inverser de temps à autre le guide au remontage afin de répartir l’usure due au frottement de la chaîne. Enfin si le guide en est équipé, graisser de part et d’autre le pignon de renvoi.
Au remontage, veiller à monter la chaîne clans le bon sens et à la tendre correctement. La tension se fait toujours à froid. La chaîne doit être bien appliquée sur le guide mais doit pouvoir tourner librement à la main. La vérification à chaud doit permettre de dégager les maillons d’entraînement sans effort au centre du guide.
Penser à contrôler et ajuster le niveau d’huile de chaîne à chaque plein d’essence. Pour vérifier que le graissage de la chaîne s’opère correctement, il suffit de diriger le nez de la machine au-dessus de quelque chose de clair (souche, pierre...), d’accélérer aux % et de vérifier le dépôt d’huile.
L’affûtage
Un bon affûtage de la chaîne est primordial pour effectuer un travail de qualité mais aussi pour la sécurité de l’utilisateur. Une chaîne qui ne coupe pas oblige à forcer ce qui augmente la probabilité de rupture. En outre, le moteur peine plus et augmente sa consommation de carburant. Cela accentue la fatigue de l’utilisateur, augmente la violence des rebonds, Etc. Une chaîne trop usée doit impérativement être remplacée.
Il faut affûter quand :
- la chaîne ne pénètre plus d’elle même dans le bois ;
- le trait de scie n’est plus droit ;
- le bois est arraché
- les copeaux se transforment en sciure.
Il ne faut donc pas se contenter d’un affûtage quotidien, le fait de «prendre de la terre» surtout si le sol est sableux peut nécessiter un ré affûtage.
L’affûtage comprend deux opérations importantes :
- l’affûtage de la dent gouge
- la rectification du limiteur de profondeur.
L’affûtage de la dent gouge est réalisé au moyen d’une lime ronde dont le diamètre dépend essentiellement du pas de la chaîne. Les limiteurs de profondeur sont rectifiés au moyen d’une lime plate et en utilisant une jauge de profondeur.
Les techniques de travail
Il existe un grand nombre de situations particulières en abattage, liées à la nature des arbres, leur conformation, leur état sanitaire, etc. Toutefois il est important de connaître et respecter certaines règles de base.
La préparation
La détermination de la direction de chute de l’arbre doit prendre en compte son penchant naturel et les contraintes liées à l’environnement (semis, obstacles...). Après avoir déterminé cette direction, il faut nettoyer le pied de l’arbre (mousse, lichen...) et si nécessaire la zone de chute (broussailles, boismorts...).
Ensuite, il est primordial de s’aménager une voie de repli qui doit se situer à 135° par rapport à la direction de chute. Cela consiste à retirer la végétation pouvant gêner un départ précipité en cas de nécessité.
L’abattage
L’abattage directionnel s’impose dans la majorité des cas. Pour le réaliser, il faut commencer par pratiquer une entaille de direction d’une profondeur égale au 1/4 du diamètre de l’arbre avec une ouverture de 35° à 45°.
Il faut commencer par le trait oblique puis pratiquer un trait horizontal devant rejoindre parfaitement le premier trait. Cette entaille détermine de façon définitive la direction de chute de l’arbre, elle doit donc être réalisée avec soin.
Le trait d’abattage que l’on pratique à l’opposé de l’entaille doit être parfaitement horizontal à une hauteur de 2 à 5 cm au-dessus du plancher de l’entaille de direction. Il faut conserver «une charnière» à partir de laquelle l’arbre va basculer. La largeur à conserver doit être comprise entre 3 et 5 cm. Sans cette charnière, l’arbre peut partir dans une quelconque direction. L’utilisation de coins d’abattage en plastique ou en aluminium peut s’avérer très utile pour guider la chute de l’arbre, l’empêcher de « s’asseoir » et de coincer le guide de la machine. Enfin, il ne faut pas surestimer ses capacités, veiller à ceux pouvant se trouver à proximité et s’assurer que personne ne se trouve clans la zone à risque.
- Une tronçonneuse est conforme à la réglementation actuelle si elle a été achetée neuve après 1982. Avant cette date, la machine n’est sûrement pas conforme.
- Il existe des tronçonneuses adaptées pour différents travaux, par exemple une tronçonneuse d’élagage qui pour le travail en hauteur possède une poignée centrale (type “fer à repasser“) permettant l’utilisation d’une seule main.
- Ne jamais partir travailler seul en forêt.
- Examiner soigneusement l’arbre à abattre (branchage excentré, branches mortes qui risquent de tomber, branches coincées dans un autre arbre).
- Soigneusement choisir la direction de chute et de dégager un chemin de repli en enlevant tous les obstacles.
- Lancer un cri d’alerte lors de la chute de l’arbre.
- Être très vigilants sur les branches en tension à élaguer sur le fût à terre.