- Par Jean-François CALMET Moniteur agréé Institut de l’Elevage Marion COUEDOU Chambre d’Agriculture de la Haute-Vienne
Chien de conduite des troupeaux - Pas de dressage sans éducation
L’utilisation du chien pour la conduite du troupeau offre de nombreux avantages à condition d’avoir un chien dressé. Dans un élevage, (ovins, bovins, autres) le chien de troupeau apporte du confort, de la sécurité, de l’efficacité. Il est un «outil» d’amélioration sociale, économique, «écologique», mais à condition d’investir et de développer les capacités du chien.
A quoi sert l’éducation ?
Recevoir une éducation est indispensable au chiot pour devenir un chien adulte équilibré. D’un bon équilibre psychologique va dépendre sa capacité à développer toutes ses performances, à comprendre son maître, et à recevoir un dressage.
L’éducateur doit fixer des limites et canaliser les pulsions du jeune chien (à travers la mise au chenil par exemple), pour lui apprendre à développer des comportements adaptés en toute situation.
Il doit aussi lui faire découvrir le monde qui l’entoure (socialisation) et lui apprendre à n’avoir peur de rien, ni de personne, ce qui forge son caractère de chiot et développe sa confiance. Enfin, le jeune chien doit apprendre à connaître son maître et à reconnaître ses signaux de communication (gestes, paroles...) ce qui favorisera ses apprentissages.
A retenir :
Les objectifs de l’Education
- Mettre en place une hiérarchie claire
- Développer la confiance du chien ;
- Développer ses aptitudes naturelles ;
- Fixer des limites ;
- Lui apprendre à reconnaître nos signaux de communication.
Quelques repères dans le temps
Réussir le démarrage-Un constat : 90% des chiens «ratés» le sont au départ!
La précocité est un piège
Les chiens de berger s’intéressent très jeunes aux animaux et, plus généralement, à tout ce qui bouge (voitures, vélos...). C’est l’instinct de poursuite du prédateur qui se manifeste d’autant plus tôt que les chiens sont issus d’une lignée sélectionnée. Même si cet intérêt pour le bétail est de bon augure, cette extrême précocité est un piège pour le maître. En effet, beaucoup d’éleveurs se laissent tenter par l’envie de mettre au travail ce jeune chien qui se passionne autant pour le troupeau.
C’est là l’erreur ! Ces chiens de quelques mois d’âge, n’ont pas encore la maturité, la vitesse et la force de s’imposer et se trouvent souvent mis en difficulté, voire en échec, si ce n’est parce qu’on a voulu aller trop vite.
Gare aux erreurs de jeunesse !
Certains chiens peuvent être blessés ou traumatisés à vie, et avoir peur des animaux, suite à une expérience négative. Les mauvaises habitudes, acquises très tôt, comme aboyer ou mordre, sont très tenaces. Les erreurs commises au démarrage du chien sont souvent irréversibles. Dans tous les cas la remise en confiance d’un chien «échaudé» ou le recadrage d’un chien mal démarré, demandent de la patience, des compétences et du temps ! Il vaut donc mieux éviter de mettre le chien au travail trop tôt pour ne pas avoir à rectifier les erreurs d’un mauvais départ.
Comment réussir le démarrage ?
Il est primordial de le faire dans des conditions «facilitantes» : terrain adapté, animaux faciles... Les sessions de formations permettent de placer le chien dans des situations favorables à son apprentissage. Moyennant ces précautions, le chien progressera vite, mais on sait qu’il ne sera opérationnel que vers l’âge de 2 ans. Pour parvenir à un bon résultat, il faut suivre un programme adapté au chien, étalé sur la période d’âge 9 mois - 2 ans.