- Par IFCE
Choisir sa litière
L’entretien de la litière rythme la vie des structures équestres et impacte la santé des chevaux et du personnel d’écurie. De plus en plus de litières alternatives à la paille sont sur le marché. Les modalités d’utilisation, les coûts ainsi que les principales caractéristiques affectant le cheval et l’homme sont présentés ici, d’après les connaissances et études recensées actuellement.
Critères de choix de la litière
La fonction première de la litière est de garantir la sécurité et le confort des chevaux. Elle ne doit pas nuire à leur santé, c’est-à-dire ne pas être toxique/allergène. Le taux de particules respirables (de taille inférieure à 10 µm) émises par la litière doit être limité et elle ne devra pas être contaminée par des moisissures ou champignons. Elle doit également avoir une bonne capacité d’absorption afin de retenir les urines et l’ammoniac (gaz toxique à la fois pour les chevaux et pour les humains).
Des études récentes ont permis de comparer l’impact de l’utilisation de différentes litières sur le bien-être des chevaux.
D’un point de vue logistique, il est impératif, avant de faire son choix, de bien réfléchir à l’approvisionnement, la consommation et à l’entretien au quotidien de la litière pour que la solution technique choisie intègre aussi la main-d’œuvre et le budget disponible. Il faut également penser aux surfaces de stockage de la litière et du fumier ainsi qu’à la circulation des engins en privilégiant la séparation des circuits sales (curage/fumière) des circuits propres (paillage/hangar à fourrages).
Dans une logique de développement durable, on privilégiera l’utilisation de litière produite sur place ou à l’échelle locale pour limiter l’impact du transport. Les modalités de recyclage et la valorisation du fumier issu de cette litière sont aussi à prendre en considération.
Comparaison de litières en fonction de leur consommation et production de fumier
D’après deux études de Woodward et al. (2019) et Hadin et al. (2017b) :
Plus l’apport de litière au départ est important, moins la quantité de fumier totale est importante.
La paille reste la litière la plus économique, mais le volume de fumier produit est souvent plus important.
Les litières artificielles demandent un entretien quotidien avec le retrait des crottins plusieurs fois par jour.
Comparaison de différentes litières selon des critères affectant le cheval et l’homme
D’après les études de Woodward et al. (2019), Fleming et al. (2009), Fleming et al. (2008), Borhan et al. (2013) et Elfman et al. (2011) :
Pour les matelas et tapis, il faudra prévoir un système de fixation et de nettoyage efficace pour limiter et/ou retirer l’accumulation de matières fécales et d’urine sous les tapis ou supports.
Les litières non comestibles sont toutes susceptibles d’être ingérées par le cheval. Un apport de fourrage plusieurs fois par jour ou à volonté, indispensable pour limiter les maladies digestives (coliques, ulcères) et l’état de mal-être (stéréotypies), est le seul moyen pour limiter l’ingestion des litières non comestibles.
Par Pauline DOLIGEZ (ingénieur de développement IFCE)
et Camille LANDRY (stagiaire d’AgroParis Tech - IFCE)
Bibliographie
• BORHAN M.D.S., RAHMAN S. and HAMMER C. (2013). Water absorption capacity of flax and pine horse beddings and gaseous concentrations in bedded stalls. Journal of Equine Veterinary Science, 34(5), pages 611-618.
• ELFMAN L., WALINDER R., RIIHIMÄKI M. and PRINGLE J. (2011). Air quality in horse stables. In : MAZZEO N. (2011). Chemistry, emission control, radioactive pollution and indoor air quality. IntechOpen.
• FLEMING K., HESSEL E.F. and VAN DEN WEGHE H.F.A. (2009). Gas and particle concentrations in horse stables with individual boxes as a function of the bedding material and the mucking regimen. Journal of Animal Science, 87(11), pages 3805 3816.
• FLEMING K., HESSEL E.F. and VAN DEN WEGHE H.F.A. (2008). Evaluation of factors influencing the generation of ammonia in different bedding materials used for horse keeping. Journal of Equine Veterinary Science, 28(4), pages 223-231.
• HADIN A., HILLMAN K. and ERIKSSON O. (2017). Prospects for increased energy recovery from horse manure - a case study of management practices, environmental impact and costs. Energies, 10(12), page 1935.
• WOODWARD A.D., NIELSEN B.D., PRITCHARD A. and O’CONNOR-ROBISON C.I. (2019). Determination of phosphorus and nitrogen environmental load from six different bedding types used in an equine facility. Journal of Equine Veterinary Science, 73, pages 10-14.