- Par AP
Des ruches à la ferme ? Pourquoi pas !
Accueillir une ou plusieurs ruches sur son exploitation ou dans son jardin est tout à fait possible, cependant cela ne s’improvise pas. Il faut pour cela une connaissance des abeilles et une formation adéquate est nécessaire.
En moyenne, une ruche produit de 10 à 40 kg de miel par an, cela peut donner envie de s’y mettre immédiatement, mais il faut savoir que la première année il est impossible de récolter le miel. La quantité produite la première année constitue la réserve alimentaire des abeilles. C’est donc à partir de fin avril, début mai de l’année suivante, que vous pourrez commencer à bénéficier de la récolte.
Dans un premier temps faites appel à un apiculteur pour qu’il vous oriente dans vos choix, qu’il vous donne les astuces à connaître, les précautions à prendre et les recommandations à suivre. Au mieux, suivez une formation.
Faire le bon choix de l’emplacement
Il faut sélectionner l’emplacement des ruches avec soin. Veillez au respect des normes en vigueur propres à l’installation des ruches. Pour cela, vous devez vous renseigner auprès de votre mairie car parfois, un arrêté municipal peut imposer des règles. La réglementation préconise d’éloigner les ruches des habitations d’au moins 20 m.
Dans tous les cas, installez vos ruches dans une zone assez dégagée, près de plantes, arbres et fleurs mellifères. Près de votre potager peut-être une bonne idée. Avant d’accueillir des abeilles, il faut s’assurer que les réserves en nourriture sont suffisantes et variées, d’où l’importance du choix d’un bon emplacement. Les abeilles devront pouvoir butiner au printemps, en été et le plus tardivement possible en automne. Plus le biotope sera diversifié, mieux les abeilles se porteront.
Une zone suffisamment dégagée, facilite les allers et venues des abeilles. Attention aux branches d’arbres à proximité qui peuvent taper sur les ruches et effrayer les abeilles. Si vous le pouvez, installez vos ruches près d’une haie suffisamment haute qui les protégera des intempéries passagères.
Le maintien d’une température constante dans la ruche et d’un certain degré d’humidité est primordial pour la conservation du miel et pour le couvain.
Petite astuce pour isoler les ruches de l’humidité et pour faciliter les allers et venues de ses habitantes, vous pouvez les positionner en hauteur sur des socles (en parpaing par exemple) et très légèrement penchées en avant.
L’orientation de la ruche
L’entrée sera dirigée vers l’est, sud-est afin que la ruche puisse bénéficier des premiers rayons du soleil.
Quels modèles de ruche choisir ?
Il existe à travers le monde une grande diversité de modèles de ruches mais 2 grands types de ruches créées au 19è siècle se dégagent.
- La ruche Dadant (inventée par Charles Dadant) est une ruche à 10 ou 12 cadres pour lesquelles les tailles sont standard (47 cm pour les cadres).
- la ruche Langstroth qui est l’autre modèle standard. Son volume est réduit par rapport à celui de la Dadant (près de 10 litres en moins).
La ruche Dadant est une caisse en bois de forme carrée à toit plat ou en forme de chalet sur laquelle peuvent s’emboiter une ou plusieurs hausses.
La caisse, en pin ou en sapin, est composée de plusieurs éléments superposés indépendants :
- le toit ou chapeau,
- le plateau : couvre-cadre muni d’une ouverture de 5 cm pour nourrir les insectes en période de froid,
- une hausse démontable avec théoriquement 9 petits cadres qui constituera “le grenier à miel”,
- le corps de la ruche : y sont entreposés 10 cadres (42 cm × 27 cm) préalablement remplis de cire gaufrée, le cadre peut être droit ou Hoffmann,
- le plancher,
- le trou d’envol constituant l’entrée et la sortie de la ruche.
Comme indiqué précédemment, il existe deux types de ruche Dadant : celle à 12 cadres et celle à 10 cadres. Elles sont toutes deux adaptées aux régions à climat tempéré. La ruche Dadant 10 cadres est la plus commune, c’est la norme pour les éleveurs d’abeilles transhumants ou sédentaires.
Comment obtenir un essaim ?
Un essaim est une colonie d’abeilles sans logis fixe. Les colonies d’abeille s’achètent soit auprès d’un apiculteur, soit auprès d’un vendeur spécialisé.
Au printemps, les apiculteurs disposent souvent d’essaims artificiels ou d’essaims naturels récupérés lors d’un essaimage.
Si vous souhaitez une race spécifique d’abeilles, il vous faudra vous procurer un essaim auprès d’un éleveur qui devra vous fournir les certificats vétérinaires et garanties. Le mieux, pour débuter, est de se procurer un essaim sur cadres. De cette façon, il est possible de voir si la colonie est en bonne santé.
Un cadre de ruche est composé en son centre du couvain, avec des alvéoles operculées (bouchées par de la cire) ou non, abritant œufs, larves et nymphes. Autour du couvain, on trouve des réserves de pollen puis du miel. Ces couches successives se distinguent notamment par leur couleur.
La naissance d’une reine s’effectue en trois phases :
- la première phase, le stade de l’œuf, dure trois jours, au bout desquels l’œuf va éclore pour donner naissance à une larve ;
- la période larvaire est de huit jours ;
- le stade nymphal durera quatre jours ; puis, au seizième jour, la reine découpera la cellule royale et émergera.
Les cellules royales sont surtout visibles au printemps.
Dans les premières semaines suivant sa naissance, la reine va sortir de la ruche pour effectuer son vol nuptial. La reine sera poursuivie et fécondée par plusieurs mâles différents (8 à 18). Les mâles ne survivent pas à l’accouplement.
La reine ayant rempli sa spermathèque de spermatozoïdes qui lui serviront à féconder ses œufs durant toute sa vie, retournera à la ruche. Une reine débutera sa ponte, si tout va bien, 10 à 15 jours après sa naissance. Elle déposera ses œufs au centre des cadres situés généralement au milieu de la ruche : un œuf par cellule ou alvéole et seulement un.
La reine passe sa vie à pondre sans sortir de la ruche. Elle pourra pondre jusqu’à 200.000 œufs par an.
Ne pas oublier l’eau
L’eau est indispensable. Avant même d’installer une ruche il faut penser à installer de l’eau à proximité de votre ruche, avec quelques objets flottants pour éviter les noyades. Ce point d’eau permettra aux abeilles de se désaltérer tout au long de l’année.
Une ruche consomme environ 50 litres d’eau par saison.
Un équipement de protection
N’oubliez pas qu’il est dangereux de manipuler des abeilles sans un minimum de protections et de matériels. Un investissement minimum sera nécessaire.
Obtenir un numéro d’apiculteur
En tant que futur apiculteur, vous devez obtenir un numéro spécifique à votre statut. Déclarez votre rucher sur http://vosdroits.service-public.fr/R15642.xhtml. Un numéro d’identification (Numagri) et un numéro d’apiculteur vous seront délivrés. Vos ruches doivent être déclarées en début de chaque année.