IBR Une nouvelle réglementation

Un nouvel arrêté ministériel paru le 31 mai 2016 défini de nouvelles mesures de prévention, de surveillance et de lutte contre l’IBR (rhinotrachéite infectieuse bovine) dans le but d’assainir les cheptels français, de leur attribuer une certification et de favoriser les échanges commerciaux avec nos partenaires européens. (Voir à ce sujet la rubrique du PSA du Bulletin d’octobre 2016).

IBR Une nouvelle réglementation

La maladie

Le virus

l’IBR est une maladie provoquée par l’herpes virus de type 1 correspondant à la forme respiratoire de la maladie (souvent associée aux broncho-pneumonies enzootiques des veaux).

D’autres types d’herpes virus peuvent provoquer des troubles de la reproduction (avortements, infections génitales), des morts subites de veaux nouveau-nés... 

Les animaux meurent rarement de la maladie mais ils deviennent alors porteurs du virus à vie et donc sources de contagion ; l’IBR est donc pour cette raison classée parmi les maladies à vice rédhibitoire. 

Les symptômes

Le virus est introduit dans l’élevage par un animal acheté, Il est transmis par contact direct (mufle à mufle), par l’air (éternuements et toux), par les personnes et le matériel.

La période d’incubation est de 2 à 4 jours pendant lesquels le virus se multiplie massivement dans la muqueuse respiratoire. 

Apparaissent alors les signes cliniques : jetage nasal important très riche en virus, fièvre souvent supèrieure à 40°, abattement, perte d’appétit, chute de production de lait, rougeur et ulcères sur le mufle et dans les naseaux. Des bronchopneumonies peuvent apparaître. 

La guérison s’établit en 15 jours environ grâce aux défenses immunitaires de l’animal. 

Afin d’échapper à ces dernières le virus va se localiser dans les ganglions de l’appareil respiratoire, on le dit alors «latent». 

Lors d’une chute des défenses immunitaires du bovin (transport, alotement, vêlage, parasitisme...) il va de nouveau se multiplier et contaminer d’autres animaux, alors que le bovin porteur lui ne sera pas forcément malade.

On a donc une alternance de phases de latence et de phases de multiplication active du virus.  

Le traitement :

S’agissant d’une maladie virale il n’y a pas de traitement spécifique ; on luttera contre la fièvre et contre les surinfections bactériennes. 

Mesures de lutte

Il existe sur le marché des vaccins contre le virus IBR mais ils ne permettent qu’une diminution d’excrétion virale par les animaux porteurs et une limitation de la circulation virale au sein d’un troupeau. D’autre part ils peuvent provoquer des réactions sérologiques qui ne permettent pas de distinguer un bovin porteur de virus d’un bovin vacciné.

La lutte contre l’IBR est donc essentiellement sanitaire, basée sur la détection des animaux porteurs du virus et leur élimination.

L’arrêté ministériel du 31/05/2016 fixe les mesures de prévention, de surveillance et de lutte contre cette maladie :

Classement des cheptels en 4 catégories

  • Troupeau indemne d’IBR :

- respecte les conditions d’introduction et de prophylaxie,

- résultats favorables à 2 séries d’analyses sur sang sur les bovins de plus de 24 mois ou résultats favorables sur 4 séries d’analyses de lait de mélange.

  • Troupeau en cours de qualification IBR :

- respecte les conditions d’introduction et de prophylaxie,

- résultats favorables à une série d’analyses sur sang sur les bovins de plus de 24 mois ou résultats favorables à 1 série d’analyses de lait de mélange.

  • Troupeau en cours d’assainissement :

- détient des animaux positifs en IBR et valablement vaccinés.

  • Troupeau non conforme :

- ne respecte pas les conditions réglementaires de suivi de l’IBR,

- le risque en matière d’IBR n’est pas maîtrisé.

-> Dépistage annuel renforcé dans les élevages détenant des positifs :

la prophylaxie est réalisée sur tous les animaux de plus de 12 mois (au lieu de 24 mois auparavant).

-> Double contrôle d’introduction pour les bovins issus de cheptels non indemnes d’IBR :

1 contrôle 15 jours avant le départ du bovin de son exploitation d’origine et 1 contrôle 15 à 30 jours après sa livraison. 

-> Pour les bovins infectés :

  • ils seront clairement identifiés par l’apposition sur l’ASDA d’une étiquette orange portant la mention «positif IBR».
  • ils devront être éliminés dans le mois ou vaccinés par le vétérinaire sanitaire de l’exploitation dans un délai d’un mois.
  • leur circulation hors de l’exploitation sera restreinte : uniquement vers un abattoir ou un atelier d’engraissement ; la vente d’un animal positif pour l’élevage est interdite.
  • un bovin infecté ne peut être mélangé à des animaux de statut différent même lors du transport ou d’un rassemblement. 

Toutes ces mesures ont pour but d’inciter les élevages à éliminer le plus rapidement possible les animaux positifs afin que la France améliore son statut vis à vis de l’IBR et que les échanges commerciaux avec ses partenaires européens soient facilités.