La chèvre des Pyrénées

La pyrénéenne est une chèvre autochtone qui peuplait traditionnellement toute la chaîne, du haut Conflent aux Pyrénées-Atlantiques, où elle était réputée pour la richesse de son lait et l’aptitude laitière de certaines de ses souches.

La chèvre des Pyrénées

Le standard de la race précise différents points :

  • Apparence générale  :  Grande taille, ossature solide, pelage mi-long à long, rusticité générale
  • Tête : Forte et massive ; Oreille lourde, horizontale à tombante ; Barbe chez les deux sexes ; Frange frontale fréquente (surtout chez les mâles)
  • Cornes rectilignes en arrière, légèrement arquées et divergentes chez la femelle ou bien cornes de type «corn de boc» chez certaines femelles ; Cornes développées chez le mâle ; (les animaux mottes sont acceptés)
  • Aplombs : Aplombs forts ; Onglons écartés
  • Pelage : Demi-long à long ; Poil raide 
  • Couleur de la robe : De couleur variable : noir à blanc (marron foncé ou fougère sèche, laurèze, chocolat, miel, blanc crème. Robe unie ou de plusieurs couleurs. Poil clair souvent localisé (tête, ventre, pattes). Patron traditionnellement noir à brun foncé avec du poil clair localisé.
  • Caractères à éviter : Poil court ; Oreilles dressées ; Pattes fines ; Raie noire sur le dos.

La population de chèvres des Pyrénées est passée de 70 000 caprins en 1852 à 50 000 en 1957. Au cours de la deuxième moitié du 20ème siècle, les effectifs ont fortement régressé. Suite à l’exode rural, à l’élimination des chèvres dans les zones forestières, et à la concurrence des races sélectionnées, la chèvre des Pyrénées était considérée comme quasiment disparue au début des années 90. Un premier inventaire des animaux et des troupeaux a été réalisé, à partir de 1993.

Différentes actions ont alors été engagées afin de gérer au mieux cette population (inventaires des troupeaux, création de troupeaux conservatoires, cryoconservation, mise en place du contrôle laitier, …).

En 2004, les éleveurs ont souhaité se structurer en association (L’association la Chèvre de race pyrénéenne). En 2010, on recense près de 3300 chèvres et 300 boucs

Extrêmement rustique, la race chèvre des Pyrénées est parfaitement adaptée aux territoires de montagne. Elle entretient et participe à la valorisation et à la sauvegarde de ces espaces.

Production de chevreaux 

La viande très prisée est appréciée par une clientèle peu nombreuse mais régulière ; le chevreau lourd commercialisé à Pâques fait l’objet d’un marché plus important ; quant aux chevreaux qui transhument avec leurs mères, ils sont vendus comme broutards à la descente d’estive.

Traite et production fromagère pour environ 30% des éleveurs 

Le lait est transformé en fromages de type crottin (pâte lactique) ou en tommes des Pyrénées, un fromage à pâte pressée non cuite pur ou en mélange (vache, brebis, chèvre).

Élevage mixte lait / viande

Les chevreaux sont laissés sous la mère près de 2 mois avant de procéder à la traite et à la fabrication fromagère. C’est une pratique très courante chez les éleveurs fromagers.

Le système d’élevage le plus répandu est le semi-plein air : les animaux sont en grange l’hiver au moment des grands froids et des mises-bas avec un léger apport alimentaire. Les parcours, dont les bois, sont utilisés au printemps et à l’automne voire pendant l’hiver, par la majorité des éleveurs. La plupart des troupeaux allaitants utilisent l’estive de mai à octobre, de même que  certains troupeaux laitiers (la traite se fait alors en estive). Généralement cependant, les troupeaux laitiers valorisent des parcours et des pâturages proches de l’exploitation.