- Par Laurent Saboureau
L’élevage de brebis, une filière qui attire les femmes
En élevage ovin et caprin, 30% des éleveurs sont des éleveuses. C’est la filière agricole, la plus féminisée, contre en moyenne 19 pour les autres filières. En France, aujourd’hui, elles sont ¼ à être des chefs d’exploitation (toutes filières), contre 8% en 1970. D’après une étude de la MSA (2013), le pourcentage d’installation de femmes de moins de 40 ans en élevage ovins / caprins est significativement supérieur à la moyenne.
Éleveuse de brebis, un métier au féminin !
Un métier qui séduit les femmes pour de multiples raisons
Loin des clichés, le métier d’éleveur de brebis s’adresse aussi bien aux hommes qu’aux femmes, issus ou non du milieu agricole. De plus en plus de femmes s’installent dans cette filière agricole, l’essentiel étant d’avoir la fibre animalière et des qualités de gestionnaires. A l’instar d’Agathe, fille d’éleveur de brebis transhumant en PACA, «je suis née dans le mouton. J’ai toujours su que je m’installerai un jour. M’installer, c’était donc logique».
Les animaux étant de petites tailles, la manipulation des animaux est moins physique que pour d’autres productions.
Etant son propre chef, l’éleveuse peut gérer son temps et se libérer pour s’occuper de sa famille. Comme Odile, ancienne salariée, fille de la ville : «Je suis devenue agriculture à 36 ans, à la naissance de mon 5ème enfant. J’élève 450 brebis en Touraine sur 40 hectares d’herbes dans une région céréalière. Mon mari s’occupe des cultures qui fournissent la paille et l’alimentation. Mon métier me permet d’allier vie professionnelle et vie familiale harmonieusement».
Si le métier fait partie des icônes de notre société citadine, être éleveur aujourd’hui recouvre pourtant une autre réalité : celle de femmes en phase avec leur temps, modernes, entrepreneuses, polyvalentes et dynamiques garant d’une production de qualité. Isabelle, éleveuse de 1200 brebis en Lorraine, se plait à dire : «Ce que j’aime dans mon métier, c’est la diversité des tâches et l’autonomie. Je suis tour à tour éleveuse, sage-femme, comptable, secrétaire, vétérinaire, mécanicienne… Ce que j’apprécie le plus, c’est d’expliquer mon métier aux enfants et de voir leurs yeux émerveillés devant les agneaux.»
Une filière qui recrute…
La filière ovine est aujourd’hui caractérisée par une forte demande en main d’oeuvre : homme ou femme. Des repreneurs sont recherchés, ainsi que des salariés qualifiés (salariés d’exploitations ovines, de groupements d’employeurs, de service de remplacement, salariés d’organisations professionnelles agricoles…). D’ici 2030, 61 % des éleveurs de brebis allaitantes et 39% des éleveurs de brebis laitières partiront à la retraite. Pour assurer le renouvellement de ses générations mais également le maintien de sa production, la filière ovine doit donc installer près de 10 000 éleveurs dans la prochaine décennie.
D’après une information de «Inn’Ovin» Avec le programme triennal «Inn’ovin», la filière se mobilise pour relever les défis de demain. Son objectif est d’installer des éleveurs pour satisfaire la demande en agneaux et en lait, de rendre ce métier plus attractif en permettant à l’éleveur de dégager un bon revenu et de travailler dans de meilleures conditions. 4 axes de travail prioritaires sont définis, sur le terrain, comme le développement des outils d’aide à la décision et des réseaux de spécialistes, assurer une diffusion efficace du progrès technique, promouvoir des systèmes collectifs et outils de diffusion de solutions de travail…