Les boiteries - Motif n°1 chez les ostéopathes canin ?

Quelles sont les étiologies d’une boiterie ? 

Elles sont diverses et variées et nous allons en citer quelques-unes afin d’y voir plus clair, mais une diversité de problématiques peut créer un même symptôme.  

Les boiteries - Motif n°1 chez les  ostéopathes canin ?

Motif n°1 : 

« Mon chiot boite »  


Ah ! les boiteries de croissance… 

Elles n’EXISTENT pas ! Si votre chiot boite c’est qu’il y a une raison. Ce n’est certainement pas sa croissance qui va induire des boiteries...  Enfin, pas directement, car dans l’appellation on suggère que cela peut passer avec la fin de la croissance … 

On fera très attention sur les chiots dans leur première année de vie à : 

- L’ostéochondrite (OCD) 

- La dysplasie du coude 

- La dysplasie de la hanche 

- La panostéite 


Ces pathologies locomotrices ont vraisemblablement une part génétique, mais aucun test fiable n’est en capacité aujourd’hui de les prévenir. On écartera par contre les individus qui auront eu ces problématiques-là de la reproduction. 

D’autres variables d’entrées interviennent évidemment dans la prévalence de ces problématiques locomotrices :  l’alimentation, l’activité précoce, les chocs… il n’y a pas de hiérarchie à mettre en place, puisque les origines sont multi-factorielles. 


  • L’OCD de son petit nom mignon ostéochondrite disséquante affecte principalement l’épaule, le coude, le genou, le tarse. C’est un fragment de cartilage qui se détache plus ou moins et devient mobile dans l’articulation entraînant des douleurs et des dégâts. Le fragment cartilagineux peut parfois être évacué par manipulation ou simplement via la vascularisation. Mais souvent il est nécessaire de le retirer chirurgicalement. Et soyons honnêtes, on en voit BEAUCOUP


  • Les dysplasies sont des incongruences articulaires, cela signifie que les deux surfaces articulaires ne sont pas correctement « emboîtées » et cela va occasionner une usure prématurée des structures principales et adjacentes.  


  • La pan ostéite est une affection pan ostéite du chien en croissance qui va venir toucher les os longs du chien en croissance. C’est une inflammation des os. 


Ces 3 pathologies sont à objectiver par radiographie. POINT. On peut poser une hypothèse, mais on ne peut pas être certain de la problématique avant le diagnostic par cliché (cela vaut pour les ostéos, les éleveurs mais également les vétérinaires… on ne suppute pas,... on prouve). 


Motif n°2 : 

Les vieux chiens « il a du mal à se lever »  


Cela est souvent dû à la sarcopénie (perte de masse musculaire liée à l’âge). La prise en charge chez l’ostéopathe est souvent trop tardive, il est essentiel de faire un suivi tout au long de la vie de l’animal pour l’accompagner et surtout vous orienter sur le quotidien. 



Motif n°3 : 

« Il boite à froid depuis longtemps, mais cela va mieux à chaud »  


Et là, on espère un miracle… 

Lorsque parfois vous parlez de “longtemps”, c’est 4-5 ans... 

Ce ne sont que trois exemples mais vous voyez que les origines sont diverses et variées et peuvent être dues à tout autre chose qu’une problématique musculaire, ostéo-articulaire. Une douleur abdominale peut également induire une boiterie. Les chiens de berger ont une prédisposition pour toutes les étiologies concernant la rate. Un mâle à partir de 6-7 ans peut également présenter une raideur de l’arrière  main, voir une boiterie lors d’une crise de prostatite… 

Alors attention, ceci ne veut pas dire qu’il ne faut pas aller voir votre ostéopathe lors d’une boiterie, mais ceci explique pourquoi nous avons besoin de vous référer au vétérinaire pour confirmer nos hypothèses et prendre en charge votre animal de la meilleure façon qu’il soit. 


Lorsqu’une boiterie ou une raideur survient voici la démarche suivre : (Hors traumatisme évidemment) 

  • On attend 48 heures pour emmener le chien chez l’ostéopathe (qui se forme régulièrement et a une prise en charge globale), ceci permet de laisser le temps à l’inflammation de faire son travail. 
  • Si aucune amélioration dans les 72 heures post ostéopathe → vétérinaire - Pas de visite de « contrôle » qui font traîner les choses. 
  • On n’hésite pas à demander des radiographies ou tout autre examen complémentaire (échographie, prise de sang …), souvent les vétérinaires n’en proposent pas afin de limiter les coûts. 
  • On évite l’automédication anti inflammatoire sur du long terme sans imagerie associée, parfois notamment sur des contractures (du pectiné par exemple) un traitement sur le long terme est utile, mais il l’est car le bon diagnostic a été établi. 
  • Un deuxième avis vétérinaire peut parfois être nécessaire (orthopédiste ou autre) si la prise en charge ne semble pas adaptée. 



En conclusion : Votre chien de troupeau est un allié essentiel dans votre activité, soyez vigilant à sa santé afin de lui garantir les meilleures conditions possibles pour entretenir une longue collaboration dans votre travail.



Fanny Walther AREG animalcare 

Ostéopathe animalière OA471 

www.areg-animalcare.com