Mise en quarantaine : pourquoi, comment ?

La nécessité d’effectuer une quarantaine pour les animaux introduits dans un troupeau est malheureusement sous estimée. Peu ou mal mise en oeuvre, elle expose l’élevage d’accueil à de nombreux dangers...

Définition :  «respect d’un délai minimal de mise à l’écart des animaux nouvellement introduits»

Mise en quarantaine : pourquoi, comment ?

Objectif

  • Eviter de contaminer son troupeau par l’introduction d’animaux extérieurs.
  • Favoriser l’adaptation des animaux introduits.

Risques

  • Il s’agit de risques infectieux (maladies abortives, echtyma, pietin...) et de risques parasitaires (gale...).
  • Un animal qui «paraît» sain n’est pas une garantie suffisante ! Attention au portage asymptomatique : les animaux peuvent être porteurs de pathologie sans en exprimer les symptômes (même concernant la gale).

Principe

  • Mettre à l’écart les animaux introduits pour éviter les contaminations croisées avec les animaux présents. 
  • Avoir un temps d’observation pour la détection des maladies (temps d’incubation, existence de porteurs sains...).
  • Laisser aux animaux introduits un temps d’adaptation : au microbisme du troupeau d’accueil (développement de l’immunité par fabrication d’anticorps), au changement alimentaire, au changement de mode d’élevage...
  • Surveiller le comportement des animaux.
  • Pratiquer les analyses et traitements nécessaires lors de l’introduction.

Recommandations générales

  • Connaître l’historique des animaux introduits (statut sanitaire, pathologies existantes dans le cheptel d’origine, derniers traitements antiparasitaires effectués avant introduction, mode de vie, alimentation, vaccination éventuelle...)
  • Ne pas effectuer d’acquisition par téléphone : il est essentiel de voir les animaux avant achat. 
  • Vérifier la conformité de l’identification des animaux.

- Respecter les obligations réglementaires et administratives (documents de circulation, attestation sanitaire...) 

  • Être particulièrement vigilant les premiers jours : le changement d’élevage, de mode de vie, le transport peuvent créer un stress et donc une baisse d’immunité qui fragilise les animaux.


Mise en oeuvre de la quarantaine

  • Respecter une durée minimale d’isolement : au moins 15 jours (prolongée en cas d’attente de résultats d’analyses, d’apparition de signes cliniques...).
  • Avoir prévu un lieu de mise à l’écart : local distant de plus de 20 mètres des animaux déjà présents ou parc éloigné, pâturage isolé...
  • Procéder au nettoyage, récurage, et désinfection à l’aide de désinfectants agréés (un sol en béton peut être conseillé pour être dans les meilleures conditions d’hygiène et de désinfection possibles) avant l’introduction des animaux.
  • Mettre à disposition et faciliter l’accès à l’aliment et à l’eau. Être vigilant à la quantité et à la qualité.
  • Respecter une transition alimentaire progressive lors de l’arrivée dans l’exploitation.
  • Surveillance accrue par l’éleveur : plusieurs visites quotidiennes, observations des signes cliniques éventuels, observation du comportement des animaux, prise de température rectale...
  • Effectuer un paillage régulier, envisager l’emploi d’asséchant litière le cas échéant.
  • Respecter des normes de biosécurité :

- litière usagée et fumier du lieu de quarantaine déposés à distance des animaux et matériel de l’élevage,

- pédiluve à l’entrée ou bottes et vêtements réservés à l’accès de la zone d’isolement,

- nettoyage / désinfection des mains à l’entrée et à la sortie,

- nettoyage / désinfection du matériel utilisé à la fois pour la quarantaine et le cheptel d’accueil.

  • Isoler les animaux suspects et contacter le vétérinaire pour mettre en place les mesures appropriées.
  • Se renseigner auprès de son vétérinaire sanitaire pour les mesures de prophylaxie sanitaire éventuelles à mettre en place.
  • Effectuer un vide sanitaire correct entre deux lots.

Les prélèvements

  • Les prises de sang : se renseigner auprès de son vétérinaire sanitaire pour le dépistage éventuel de maladies.
  • Les analyses coproscopiques : elles permettent de vérifier le statut parasitaire du ou des animaux introduits par mise en évidence du niveau d’excrétion des oeufs de parasites. La décision de traitement
    se fera en concertation avec son vétérinaire en fonction des résultats d’excrétion, de l’état des animaux et de leur statut physiologique et des traitements effectués dans le cheptel d’origine.