Réussir un bon foin, pas si simple !

Pourquoi  faire du foin ?

  • Il peut être distribué à tous les ruminants
  • Il a une place essentielle dans l’alimentation hivernale
  • Il est économique : moins coûteux que l’ensilage
  • Il est facile à distribuer
Réussir un bon foin, pas si simple !

On peut se fixer différents objectifs prioritaires avant la fauche :

  • qualité ?
  • quantité ?
  • potentiel de repousse ?

Le compromis entre quantité et qualité se fera sans doute en fonction de la météo puisque la principale difficulté consistera à couper l’herbe à la bonne date et à la faire sécher rapidement. 

Un foin de qualité se fera avec une plante jeune et feuillue et non avec une plante vieillie avec épis. L’idéal est donc de couper au stade début épiaison pour les graminées ou bourgeonnement pour les légumineuses. 

Pour une deuxième coupe, après un ensilage ou un enrubannage, la fauche doit se faire si possible à 6 semaines de repousse. 

La fauche 

Dès que la météo annonce une fenêtre de beau temps pour 4/5 jours ils est conseillé de démarrer la fauche. Il faut une hygrométrie de l’air inférieure à 70 %, du soleil, du vent et une température d’au moins 15° C.

Le matériel utilisé se fera avec une faucheuse rotative ou une faucheuse conditionneuse. Les faucheuses rotatives sont plus simples à utiliser, les coupes vont de 1,6 m à 4 m. Elles sont plus fréquemment utilisées en fauche tardive.

Les faucheuses conditionneuses  (à doigts et à fléaux, à rouleaux, HPC) sont conseillées pour les fauches précoces. Souvent, les constructeurs proposent  un système pour étaler le fourrage sur toute la largeur de coupe, ce qui peut faire gagner un fanage.

Il est fortement conseillé de faucher dès le matin après la levée de rosée. Il est dit que de faucher l’après-midi permet d’obtenir un taux de sucre plus élevée, mais les études effectuées ne l’ont pas démontré. Une hauteur de coupe de 6 / 7 cm est idéale pour que l’herbe coupée repose sur un petit matelas. Cela permet de gagner en matière sèche et faciliter la repousse.

Le fanage

Le foin doit être correctement séché avant d’être bottelé. La teneur en matière sèche de l’herbe fraîchement coupée est de 15 à 20 % et doit passer à au moins 80 %. 

Le fanage consiste à retourner le fourrage et à le détasser, le desserrer  afin qu’il s’aère mieux et soit exposé au soleil sur toutes ses faces.

Selon la nature du fourrage, son rapport feuilles/tiges et le rendement à la fauche, 2 ou 3 jours voire parfois 8 jours sont nécessaires pour le séchage. Certaines espèces comme le ray-grass et les trèfles violets seront plus longues à sécher.

Il est conseillé de faner aussitôt après la fauche (l’idéal est de commencer le chantier avec deux tracteurs) et de procéder au second fanage en fin d’après-midi. Pour les jours suivants, un fanage se fera au minimum une fois par jour de beau temps le matin après la rosé et le soir si nécessaire (si une différence d’humidité importante est observée entre le dessus et le dessous du fourrage). 

Attention de ne pas faner une fois de trop quand le foin est déjà bien sec pour ne pas perdre trop de feuilles à la manipulation. Ainsi, les légumineuses sont plus fragiles et perdent plus de feuilles. Il sera préférable de botteler le soir pour limiter les pertes.

L’andainage

L’andainage, entre deux fanages peut s’avérer nécessaire pour protéger le fourrage de l’humidité du sol. Il permet  de sécher le foin et le rassembler avant le pressage. 

Aujourd’hui des retourneurs d’andains remplacent la faneuse et l’andaineur. Pour le foin de légumineuses il y a moins de manipulation, ce qui est plus efficace. Deux à trois passages sont toutefois nécessaires pour que le foin soit suffisamment sec.

De manière générale, les andains devront être les plus réguliers possible pour la confection des bottes.

tracteur

Le pressage

Quand le foin est à 80% de MS, le bottelage est prêt à être effectué une heure après le dernier andainage. 

Il faut veiller à régler la machine de manière à obtenir un pressage homogène et sans tassement excessif.

Le liage des bottes se fait avec de la ficelle (le plus économique) ou du filet (rendement supérieur et plus facile à enlever).

Les balles rondes sont moins sensibles à la pluie que les balles rectangulaires. Elles devront rester une vingtaine de jours dans le champ avant le stockage à l’abri pour éviter les échauffements.

Si le temps se dégrade trop après la fauche, l’enrubannage peut être la solution de rechange pour sauver son fourrage.

Le stockage

Un foin récolté dans de bonnes conditions ne subira au stockage que peu de pertes.

Si le foin n’a pas été réalisé dans de bonnes conditions (humidité) il est raisonnable de contrôler la température au coeur de quelques bottes avant le stockage en grange. La température normale de la botte doit se situer entre 45 à 50 °.  


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A 50/55 °C, le foin correspond à un bottelage entre 75 et 80 % de MS, le foin devient gris et poussiéreux (foin de mauvaise qualité et dangereux pour la santé des animaux et des exploitants).

A 60/70°C, le foin a été bottelé vers 70 % de MS. Le foin sera brun et il y aura des risques d’inflammation spontanée. Il vaut mieux dans ce cas laisser le foin au moins un mois dehors avant de le rentrer. Ce foin parait appétent mais il sera très mal valorisé.

A plus de 70°C, attention danger. l’incendie est proche.

L’empilement des balles se fait sur une bâche plastique ou des palettes étalées sur une surface plane.Entreposez les balles dans des locaux suffisamment aérés et surveillez régulièrement la température. 

Attention à la sécurité. Le tracteur utilisé au rangement des balles doit être équipé d’une cabine ou d’un arceau de sécurité.