Spécial «mises bas»

Spécial «mises bas»

Hygiène de la zone de mise-bas

La litière doit être un élément de confort isolant, sec et absorbant pour les animaux. Cependant, sous l’effet de l’humidité (urine, eaux foetales, condensation, fuites d’abreuvoirs...), de la température et de sa richesse en matière organique (déjection...), elle peut rapidement devenir le siège de fermentation ammoniacales et du développement de bactéries pathogènes et de parasites. C’est particulièrement le cas dans les zones de mise-bas et d’élevage des jeunes animaux durant leurs premières heures de vie (boxes de vêlage, cases d’agnelage). Si ces zones ne sont pas saines, en découlent différents types de pathologies néonatales comme les colibacilloses et septicémies, les infections du cordon ombilical, le parasitisme (coccidiose, cryptosporidiose, strongyloïdes), mais également les mammites sur les mères...

Pour garder une zone de mise-bas saine :

  • Respecter les normes de chargement en animaux,
  • Désinfecter le sol avant paillage avec un produit au spectre le plus large possible, y compris contre les ookystes de coccidies ou de cryptosporidies (0104011) ; attention à ne pas utiliser la chaux et ses dérivés qui augmentent le ph de la litière et du sol et favorisent le développement des colibacilles,
  • Pailler abondamment et régulièrement, 
  • Éviter toute source d’humidité : fuites, condensation...
  • Apporter un produit d’hygiène de la litière.

Concernant le produit d’hygiène de la litière en zone de mise-bas, nous conseillons plutôt des produits biologiques, complexes bactériens sur support nutritif starter et support végétal absorbant (0104171). Les flores bactériennes positives présentes dans ces produits s’imposent comme premières occupantes, et empêchent le développement des bactéries néfastes et/ou pathogènes. Elles modifient et équilibrent ainsi durablement les milieux où elles sont implantées.  

Mises-bas : quand et comment intervenir ?

Une femelle est sensée pouvoir mettre bas seule. La durée de la mise-bas est cependant très variable et peut s’allonger de façon excessive si un obstacle ou une difficulté survient. Fort de ces deux constats, l’éleveur doit donc se garder d’être trop interventionniste mais doit toujours rester vigilant. Nous conseillons donc d’attendre une à deux heures d’effort de la mère avant d’intervenir, sauf si l’observation montre une urgence à le faire : 

  • Efforts qui s’espacent ou se stoppent après avoir été intenses,
  • Fatigue manifeste de la mère, 
  • Existence d’un obstacle à l’expulsion (torsion, non dilatation...) objectivé par un premier examen ; à noter qu’en cas de non dilatation, l’utilisation de l’homéopathie donne de bons résultats, parlez-en à votre vétérinaire,
  • Expulsion d’eaux foetales très foncées traduisant une souffrance des foetus....

S’il faut intervenir, plusieurs précautions s’imposent :

  • Laver, désinfecter et lubrifier pardessus les gants, les mains et avant bras avant toute intervention,
  • Lubrifier les voies génitales de la femelle (0110057),
  • Chez les brebis et les chèvres, positionner la femelle le train arrière relevé (sur une petite botte de paille par exemple) permet de faire redescendre le ou les foetus et assure une intervention plus aisée,
  • Tractions sur le foetus :

- Jamais sur la tête seule,

- Alternatives sur les deux pattes ; en élevage bovin, si utilisation d’une vêleuse, privilégier un matériel qui permet des tractions alternatives sur les deux membres du veau.

- Pour vérifier que l’on tire bien sur deux pattes avant ou deux pattes arrières, vérifier le sens de pliage des deux premières articulations du bout des pattes : elles se plient dans le même sens sur les antérieurs, dans le sens contraire sur les postérieurs ! 

- Synchrones des efforts de la mère. 

Puis rapidement :

  • Surveiller la montée de colostrum et de lait, 
  • Surveiller et/ou favoriser la délivrance (voir information suivante),
  • Dépister et intervenir sur les congestions mammaires (0111022).

Non-délivrance : attention à la minéralisation des femelles

La non-délivrance ou rétention placentaire correspond à la non-expulsion du placenta par la femelle 24 heures après la mise-bas. Beaucoup plus fréquente chez les bovins que chez les petits ruminants, elle oblige généralement les éleveurs à avoir recours à leur vétérinaire. 

Les facteurs favorisant la survenue d’une non-délivrance sont nombreux :

  • Difficultés à la mise-bas : prolapsus vaginal et/ou utérin, mauvaise position foetale obligeant à une intervention obstétricale manuelle, gestation multiple,
  • Pathologies de la mère à la misebas : toxémie de gestation, hypocalcémie, mammite,
  • Déséquilibres alimentaires en fin de gestation et tout particulièrement carences minérales en magnésium, oligo-éléments (iode et sélénium) et vitamine E.

La première et la plus simple des préventions des non-délivrances consiste donc à limiter les carences minérales en fin de gestation. Un complément minéral vitaminé (CMV) adapté à la fin de gestation (0200366) peut se coupler avec un apport complémentaire en oligoéléments (0108150 ou 0105030) et en magnésium (0108081 ou 0104179) dans les troupeaux ou les lots à risques. Une autre précaution à prendre, après toute intervention obstétricale ou en cas de constat de non-délivrance dans les premières heures après mise-bas, est l’utilisation d’une solution d’extraits végétaux et d’huiles essentielles adaptée. (0108251) est par exemple un aliment complémentaire sous forme liquide à administrer par voie orale, dont les extraits végétaux contribuent à une délivrance plus rapide et à une meilleure involution utérine.